La métropole économique s’apprête à franchir un tournant stratégique majeur dans la gestion et la modernisation de ses infrastructures commerciales. Casablanca prépare le lancement d’un complexe logistique et alimentaire d’envergure qui verra le jour à partir de 2026, sur une superficie de près de 300 hectares à Had Soualem (commune de Sahel Oulad Hriz, province de Berrechid). Le coût global de ce chantier structurant est estimé à 2 milliards de dirhams, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mercredi 1er octobre.
Selon des sources proches du dossier citées par le quotidien, les travaux de construction s’étendront sur environ trois années, avec une mise en service progressive prévue entre 2027 et 2028. L’objectif est de décongestionner Casablanca et mettre fin à la dispersion des marchés de gros qui, aujourd’hui, saturent plusieurs quartiers. Le projet prévoit notamment le transfert du marché de gros des fruits et légumes de Sidi Othmane, du marché de la volaille de Hay Mohammadi, du marché des dattes ainsi que de l’ensemble des marchés alimentaires installés au cœur de la ville.
Également citée par Al Ahdath Al Maghribia, la mairie de Casablanca précise que ce futur pôle, qualifié de «ville alimentaire», sera conçu selon les normes internationales les plus strictes. Situé à une dizaine de kilomètres du centre urbain, il regroupera dans un espace unique et moderne tous les marchés de gros des fruits, légumes, viandes, poissons et volailles, offrant ainsi une alternative rationnelle et structurée aux anciens marchés éclatés, souvent pointés du doigt pour leur désordre et leur manque d’hygiène.
Ce projet s’inscrit dans une vision de réorganisation globale des circuits de distribution à Casablanca, visant à renforcer la logistique, fluidifier la circulation et améliorer les conditions de travail des commerçants et des professionnels du secteur, peut-on lire.
Le Conseil communal de Casablanca a d’ores et déjà entamé la procédure d’acquisition du foncier, soit plus de 309 hectares, afin de lancer ce chantier qualifié de «décisif» par les élus.
Le projet sera porté par un partenariat institutionnel réunissant le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Agriculture, le Conseil de la région Casablanca-Settat, la commune de Casablanca, ainsi que le Fonds de dépôt et de gestion (CDG). L’ambition est de rationaliser le commerce de gros alimentaire tout en répondant aux doléances des habitants, excédés par la présence de marchés comme celui du poisson ou de la volaille au milieu des zones résidentielles.
Leur transfert vers une zone moderne et mieux adaptée devrait permettre d’améliorer les conditions sanitaires et environnementales, de renforcer la compétitivité des opérateurs, mais aussi de redonner de l’air au tissu urbain de la capitale économique.
Au-delà de sa dimension logistique, ce complexe est présenté comme un levier de développement économique. Il renforcera l’attractivité de Casablanca en tant que hub régional, tout en s’inscrivant dans une dynamique de modernisation de la distribution alimentaire dans le Royaume, a écrit Al Ahdath Al Maghribia.
Pour les Casablancais, longtemps confrontés aux désagréments liés aux marchés de gros installés en pleine ville, ce projet représente une promesse de renouveau urbain et social. Les attentes sont élevées: meilleure organisation, respect de la dignité des travailleurs, infrastructures adaptées et une ville, enfin, soulagée d’une partie de sa pression urbaine.








