Une responsable bancaire vient de lever le voile sur une tentative de blanchiment d’argent dans un projet immobilier situé dans une ville du Nord. D’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans sa livraison du week-end des 6 et 7 juillet, c’est le virement d’un gros montant émis au profit d’un ressortissant marocain résidant à l’étranger, client d’un établissement bancaire national, qui a éveillé les soupçons.
D’après le quotidien, l’intéressé, à la tête d’une chaîne d’agences de voyage, a reçu un virement d’un montant d’environ 10 millions de dirhams depuis une banque sise dans l’île de Nauru, un paradis fiscal très réputé situé dans le Pacifique. Indice suffisant pour lancer une enquête sur l’opération. D’autant que le virement provient d’un établissement bancaire installé dans un pays classifié comme «à haut risque».
Selon les premières investigations, poursuit le quotidien, le bénéficiaire possède une agence de voyage au Maroc. Il a l’intention de lancer un projet touristique avec un partenaire étranger dans l’une des villes de la côte méditerranéenne.
Selon les éléments de l’enquête menée par la banque, explique Assabah, l’investisseur potentiel marocain a bien déposé un dossier auprès de la banque, avec un message SWIFT, un document détaillé généré lorsqu’un virement international est effectué, ainsi que des documents relatifs au futur projet touristique. Il a également déclaré à la banque que ce virement d’un million de dollars sera suivi d’autres opérations.
Soupçonneux, le responsable de la banque chargé de traiter ce dossier a donc déclaré la transaction à l’Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF), comme l’exige la loi en vigueur.
Les investigations de l’ANRF, poursuit le quotidien ont montré que l’intéressé avait bien reçu un message SWIFT portant sur un virement effectué depuis une banque établie dans un paradis fiscal sans qu’il y ait une relation commerciale ou économique claire entre les deux parties. Ce qui confirme l’hypothèse du blanchiment d’argent.
Plus encore, poursuit Assabah, l’émetteur du virement est lié à une société déjà impliquée dans un scandale de blanchiment d’argent dans le secteur immobilier au Maroc.