Le constat est triste, sans appel. Dans son dernier rapport sur les objectifs de développement durable (ODD), la Banque Mondiale indique qu’en 2019, 66% des enfants marocains âgés de 10 ans étaient incapables de lire et de comprendre un texte simple, ce qui, à titre comparatif, représente un pourcentage de 2,5 points inférieur à la moyenne régionale du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
Ce rapport insiste sur la crise des apprentissages que vit le Maroc. Les chiffres le prouvent avec éloquence, d'ailleurs: en 2018, le temps de scolarité des élèves marocains corrigés en fonction des acquis était estimé à 6,2 années.
"En procédant à un ajustement du nombre d’années effectives de scolarisation par rapport au volume des acquis, on constate que la durée effective de la scolarité au Maroc était en moyenne inférieure de 4,4 ans au nombre d'années réelles", indique la Banque Mondiale dans ce rapport.
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La fragilité constatée dans le système éducatif marocain s'aggrave actuellement avec la crise du coronavirus et l’état d’urgence sanitaire.
Les mesures de confinement qui ont conduit à la fermeture des établissements scolaires depuis mars ont entraîné la perte d’au moins trois mois d’apprentissage chez environ 900.000 enfants en préscolaire, huit millions d’élèves des cycles primaire et secondaire et un million d’étudiants dans l'enseignement supérieur.
Un autre rapport de la Banque mondiale, consacré aux effets de la pandémie sur les résultats en matière d’apprentissage et de scolarité, signale que faute de mesures appropriées pour compenser le recul des acquis, ainsi que les trois mois de fermeture des écoles et les coups portés à l’économie, l’apprentissage effectif d’un élève pourrait diminuer de 6,2 à 5,9 ans et l’apprentissage annuel moyen par élève de 2%.