La plus grande unité de salaison de poisson de l’époque de l’Antiquité romaine se trouve à Lixus, à 7 kilomètres de la ville de Larache.
Une découverte qui avait été faite lors d’une première fouille en 1930, élargie en 1960, et qui vient d’être confirmée lors d’une nouvelle campagne.
Une équipe d’une vingtaine de personnes, composée de chercheurs et de doctorants marocains et espagnols, était sur les lieux entre le 3 et le 29 juillet 2022.
«Nous avons repris les fouilles en partenariat avec l’Université de Cadix en Espagne», affirme Kbiri Alaoui, professeur à l’Institut national de l’archéologie et du patrimoine (INSAP) et co-directeur des fouilles archéologiques à Lixus.
Il s’agit, selon la même source, d’un programme sur quatre ans qui a pour objectif de déterminer l’ampleur de la production de poisson dans cette fabrique de l’Antiquité romaine qui a existé entre le Ve et Iersiècle avant Jésus-Christ.
«Il s’agit d’un grand quartier industriel bâti sur 63 hectares et composé de 10 fabriques et de 150 bassins. Nous avons prélevé des résidus sur un des bassins et les résultats qui seront révélés dans les prochains mois nous permettront d’avoir également une idée sur les espèces de poissons existantes à l’époque», ajoute le co-directeur des fouilles.
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Si l’existence d’unités de salaison était connue, la découverte de deux nouveaux bassins permettra d’avoir d’autres indices pour retrouver les traces de l’existence du port de Lixus.
«La production de poisson salé provenant de ces fabriques de Lixus était exportée dans plusieurs endroits du monde via le port. Lorsqu’on retrouvera les traces du port ce sera une découverte très importante et qui viendra lever le voile sur l’ampleur de cette fabrique de salaison», ajoute Kbiri Alaoui.
A cette même époque de l’Antiquité romaine, il y avait d’autres sites de salaison dont celle de Cota, de Tahaddart, mais aucune d’elles n’égale celle de Lixus.
La prochaine campagne de fouilles aura lieu vers fin septembre, début octobre et l’équipe aura comme objectif de mener des études géophysiques alors que les études morphologiques pour appréhender la relation entre les sites de salaison et le fleuve du Loukos auront déjà été entamées. «Cela nous permettra encore une fois de retrouver les vestiges du port et d’apprécier l’ampleur de l’industrie de salaison de poisson de Lixus», souligne notre interlocuteur.
L’analyse des prélèvements se déroulent au laboratoire de l’Université de Cadix.