Aid Al Adha: les prix des moutons ont grimpé de 67% en 15 ans

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Revue de presseKiosque360. Les prix des ovins augmentent de 4% chaque année. En 2016, la moyenne des prix est de l’ordre de 2.300 DH. Selon les statistiques, plus le Marocain est riche et instruit plus il renonce à ce rituel.

Le 09/09/2016 à 19h27

Le prix des ovins a enregistré une hausse de plus de 67% pendant les quinze dernières années, soit l’équivalent de 4% par an, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du week-end des 10 et 11 septembre.

Le journal, qui cite une note d’information du Haut-commissariat au Plan (HCP), affirme que le prix moyen des moutons et autres animaux d'abattage s’est élevé à 1.841 DH en moyenne entre 2013 et 2014 contre 1.100 DH entre 2000 et 2001. Ce qui représente une dépense annuelle, générée par l’ensemble des ménages, de 13 milliards de dirhams.

De même, le sacrifice de l’Aid Al-Adha prélève près de 29% en moyenne de la dépense globale mensuelle du ménage marocain. Sur la base de cette moyenne, la charge financière sur le budget des ménages est variable selon leur niveau de vie. Elle représente plus de la moitié, soit 57%, de la dépense globale mensuelle pour les 10% des ménages les plus pauvres, contre 15% pour les 10% les plus aisés.

Selon les données des enquêtes nationales sur la consommation réalisées par le HCP, et reprises par le journal, peu de familles marocaines renoncent aujourd’hui à ce rituel. Ainsi, quelque 4,7% des ménages ne l'ont pas accompli en 2013. Cette proportion a baissé, comparativement à la période 2000-2001 où elle avait atteint 5,2%.

Selon le journal, le non-accomplissement de ce rituel est plus répandu chez les ménages urbains. En effet, ces derniers sont moins enclins à sacrifier le mouton que les ruraux, soit 5,9% contre 2,5%. Les ménages individuels constituent la catégorie la moins concernée par le sacrifice de l’Aid Al-Adha. Ainsi, 46,5% d’entre eux n’accomplissent pas ce rituel. Cette proportion tombe jusqu’à 0,8% pour les familles composées d'au moins six personnes.

Par ailleurs, rapporte le quotidien, il s’avère que plus on est riche et instruit, plus on a tendance à se soustraire à ce rituel. En effet, près de 12% des ménages appartenant à la catégorie de la population la plus aisée (10% ) ne sacrifient pas de mouton à l'occasion de l'Aid, contre moins de 2% pour les ménages relevant des 10% de la population la plus pauvre. De même, 11,6% des chefs de ménage d’un niveau d’enseignement supérieur s’inscrivent dans cette tendance, contre 4% pour les chefs de ménage sans niveau d'instruction.

Pour cette année, le journal remarque que le marché stagne depuis une semaine. Ce qui n’est pas pour arranger les comptes des négociants dont les dépenses en aliments de bétail grimpent en flèche. Selon le quotidien, qui cite le président de la Fédération des éleveurs, la majorité des ménages issus des couches populaires attend les deux derniers jours avant l’Aid pour acheter le mouton, dans l’espoir de voir fondre les prix. Ce professionnel reconnaît, par la même occasion, que les prix affichés actuellement sont très élevés. Néanmoins, il estime que ces prix restent raisonnables eu égard aux grandes dépenses consenties par les éleveurs pour nourrir leurs bêtes. Et c’est justement pour éviter des dépenses supplémentaires que les marchands seraient bien contraints de baisser leurs prix pendants les deux derniers jours d’avant l’Aid, estime ce professionnel.

A noter que les prix moyens se situent actuellement entre 2.100 et 2.300 DH par tête alors que l’offre en animaux destinés à l’abattage est estimée, par le ministère de l’Agriculture, à 8,5 millions de têtes pour une demande globale située aux alentours de 5,35 millions de têtes.

Par Amyne Asmlal
Le 09/09/2016 à 19h27