Le Centre national de transfusion sanguine appelle régulièrement les Marocains aux dons de sang quand les réserves disponibles sont faibles et insuffisantes pour couvrir l'entièreté des besoins des patients. Les donneurs ne sont pas réguliers et la plupart des citoyens sont réticents au don bénévole de sang. La fidélisation des donneurs de sang constitue donc un enjeu de taille de santé publique.
Pour en savoir plus sur le profil des donneurs, et des non-donneurs, de sang au Maroc, un groupe de chercheurs marocains, composé de médecins et de biologistes, a mené une étude transversale quantitative analytique sur une population cible de 1.000 participants. L’outil de collecte des réponses était un questionnaire composé de questions fermées concernant le profil socio-démographique des participants, leurs connaissances et attitudes vis-à-vis de l'opération de don de sang. Au final, 953 questionnaires ont été retenus et 47 ont été éliminés.
Le profil général des participants à l'étudeL’âge moyen des participants est de 32,56 ans. 429 des personnes ayant répondu à ce questionnaire (63,4%) sont âgés de moins de 34 ans. Dans le détail, 37,4% sont âgés entre 18 et 24 ans, 26,1% sont des 25-34 ans, 17,4% sont des 35-44 ans, 15,4% sont des 45-59 ans et 3,7% sont âgés de plus de 60 ans.
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Cet échantillon est également composé de 546 hommes (57,3%). Pour ce qui est de l’état civil, 52,9% sont célibataires, 39% sont mariés, 4,2% sont veufs et 3,9% sont divorcés. En outre, 48,7% sont du milieu rural, 30,3% du milieu urbain et 20,9% sont du milieu semi-urbain.
Le profil des donneurs dans cet échantillonSelon cette étude, sur les 177 donneurs de sang, 69,5% sont des hommes et 30,5% sont des femmes. 19,8% sont âgés entre 18 et 24 ans, 31,1% sont des 25-34 ans, 23,7% sont des 35-44 ans, 20,3% sont des 45-59 ans et 5,1% sont âgés de plus de 60 ans. S'agissant de leur état civil, 40,1% sont célibataires, 54,2% sont mariés, 1,1% sont veufs et 4,5% sont divorcés. En outre, 39,5% sont du milieu rural, 42,4% du milieu urbain et 18,1% sont du milieu semi-urbain.
Quant au niveau d'études, 1,1% est sans études, 1,1% a reçu une éducation préscolaire, 4% se sont arrêtés au primaire, 9% ont poursuivi leurs études jusqu’au collège, 18,6% ont intégré le lycée et 66,1% ont fait des études supérieures.
En ce qui concerne les fonctions des personnes interviewées, 12,4% sont des indépendants (artisans, commerçants et agriculteurs), 18,6% sont des cadres ou exercent des professions intellectuelles supérieures, 18,6% exercent des métiers intermédiaires, 18,6% sont des employés, 8,5% sont des ouvriers, 14,1% sont des étudiants, 1,1% est des retraité, 5,6% sont au chômage et 2,3% n’ont pas donné de réponse.
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Pour ce qui est des facteurs favorisant le don de sang, 52% des répondants déclarent donner leur sang par altruisme, 71,2% évoquent un engagement social et 90,4% sont conscients de la baisse des réserves de sang. Seulement 1,7% des participants font don de sang suite aux campagnes d’alerte.
Le profil des non-donneursSelon l'étude, parmi le panel, 818 personnes sont des non-donneurs de sang. 54,5% sont des hommes et 45,5% sont des femmes. 41,4% sont âgés entre 18 et 24 ans, 25% sont des 25-34 ans, 16% sont des 35-44 ans, 14,3% sont des 45-59 ans et 3,4% sont âgés de plus de 60 ans.
Concernant leur état civil, 55,8% sont célibataires, 35,6% sont mariés, 4,9% sont veufs et 3,7% sont divorcés. En outre, 50,8% sont du milieu rural, 27,6% du milieu urbain et 21,5 % sont du milieu semi-urbain.
Pour ce qui est du niveau d'études, 8,9% sont sans études, 2,7% ont reçu une éducation préscolaire, 9,7% se sont arrêtés au primaire, 16,1% ont poursuivi leurs études jusqu’au collège, 16,8% ont intégré le lycée et 45,9% ont fait des études supérieures.
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Quant aux fonctions des personnes interviewées, 16,9% sont des indépendants (artisans, commerçants et agriculteurs), 3,2% sont des cadres ou exercent des professions intellectuelles supérieures, 10,2% exercent des métiers intermédiaires, 8,9% sont des employés, 6,8% sont des ouvriers, 32,3% sont des étudiants, 0,9% sont des retraités, 18,8% sont au chômage et 1,9% n’a pas donné de réponse.
Plusieurs facteurs ont été cités par ceux qui ne font pas de dons de sang. L’étude indique ainsi que plus de 85% des non-donneurs présentent une peur de l'évanouissement et une réaction à l'aiguille, 68,8% ont déclaré que personne ne leur avait demandé de donner du sang et 82,2% ne font pas confiance au système de santé.
D’autres raisons ont également évoquées, telles que l'absence de conviction (22,05%), le manque de disponibilité (13,37%) et la difficulté d’accès aux sites de prélèvement (7,57%).
Outre ces facteurs, l’étude relève que le contexte joue également un rôle important dans le comportement des donneurs de sang. Elle indique également qu’un ancien travail de recherche a permis de constater que les personnes qui ont été élevées dans des familles de donneurs de sang sont plus susceptibles de devenir elles-mêmes des donneuses de sang.