Affaire Hajar Raïsssouni. Tahar Ben Jelloun: «la vertu n'a pas besoin d'être protégée ni vengée»

Tahar Ben Jelloun.

Tahar Ben Jelloun. . DR

Dans une tribune publiée lundi 9 septembre sur le magazine français Le Point, l’écrivain marocain plaide pour la révision des lois concernant les relations sexuelles hors-mariage et l’avortement et invite les obscurantistes à ouvrir enfin les yeux. Extraits.

Le 10/09/2019 à 15h34

Il est connu pour ne pas avoir sa langue dans la poche quand il s’agit de défendre les libertés et la dignité humaine. La rédaction de ce média qu'est Le360, où il tient une chronique hebdomadaire, le sait déjà pertinemment. Mais cette fois-ci, c’est dans les colonnes de l'hebdomadaire français Le Point, qu’il en fait de nouveau la démonstration.

Dans une tribune publiée hier, lundi 9 septembre, dans cet hebdomadaire, Tahar Ben Jelloun demande que Hajar Raïssouni soit libérée. Agée de 28 ans, elle avait été arrêtée le 31 août dernier, et se trouve actuellement devant la Justice pour «avortement illégal», «débauche» et «relations sexuelles hors mariage». Elle risque jusqu'à deux ans de prison. «Que Hajar Raissouni soit libérée et que le ridicule de cette situation soit effacé», écrit Tahar Ben Jelloun.

Ce que le lauréat du Prix Goncourt demande aussi, c’est l’abrogation de lois qui ont fait que Hajar Raissouni se soit retrouvée aujourd’hui derrière les barreaux. Il cite ainsi nommément les articles 490 et 491 du Code pénal sanctionnant les relations sexuelles hors mariage, mais aussi l’article de loi condamnant tout avortement décidé quand la vie de la mère n’est pas en danger. «Que ces trois articles totalement anachroniques soient abrogés et que les yeux et les consciences s'ouvrent sur la réalité, complexe, diverse, vivante d'un pays qui aspire à la liberté et à l'émergence de l'individu, cet être unique et singulier, c'est-à-dire responsable», plaide l’écrivain.

Ceux contre lesquels s’insurge Tahar Ben Jelloun en premier lieu, sont ceux-là mêmes qui, derrière le masque épais d’une certaine vertu, et sous couvert de ces mêmes articles de loi, permettent et favorisent ce genre de situations.

«Ô vous, censeurs, protecteurs de la vertu, savants du rien, hypocrites assermentés, violeurs de la pudeur et de l'intégrité physique et morale des femmes, crieurs sur la place publique, ouvrez les yeux, ouvrez grands les yeux et regardez bien la société à laquelle vous appartenez, observez ce qui s'y passe quotidiennement de manière clandestine, cachée, ou parfois de façon ouverte. Pas la peine de feindre la honte, de crier, de hurler. C'est la vie, c'est le Maroc», s’indigne l’auteur de cette tribune. 

Pour Tahar Ben Jelloun, ces pourfendeurs d'une société «hygiénique», absolument propre où rien ne dépasse, où «certains adultes pervers abusent des enfants alors que personne ne dit rien, ô crieurs de la pudeur» ignorent «que la prostitution commence chez des mineurs, que tout le monde le sait et on ferme sa gueule». «Savez-vous que la pédosexualité est fréquente et de temps en temps, on attrape un salaud (souvent étranger, comme si les Marocains étaient vaccinés contre cette maladie, ce vice)».

A ces «observateurs vicieux», Tahar Ben Jelloun demande de laisser des hommes et des femmes adultes et consentants s'aimer si tel est leur désir. «Occupez-vous de votre propre santé physique et morale, faites le bien et foutez la paix aux autres. Personne ne vous a mandatés pour aller faire le bien dans le sens de la vertu. Laissez la vertu en paix, elle n'a pas besoin d'être protégée ni vengée», tranche-t-il.

A la vertu d’apparence et à cette hypocrisie voulant que vous pouvez tout faire à condition d'observer une bonne discrétion, il y a, explique Ben Jelloun, «d'autres femmes, à la vertu moins sévère, moins visible, [qui] s'habillent à la mode occidentale, fument, boivent et disent ne rendre compte à personne. Ces femmes, libres, courageuses, souvent seules, se battent tous les jours pour que vous ne les preniez pas pour des putes. Elles vivent avec vaillance et dignité et vous les regardez comme des pestiférées. Elles travaillent et tracent leur route malgré toutes les régressions, toutes les menaces et l'approche de l'obscurantisme».

Mais il y a aussi des victimes: des «femmes violées se font avorter clandestinement dans des conditions dangereuses». Elles seraient entre 600 et 800 par jour. A ces femmes-là, le Parlement en l’occurrence, et à dominante islamiste, préfère tourner le dos. Résultat, le Maroc, sa modernité et sa tolérance, sont pris en otage. Jusqu’à quand? Une colère salutaire. 

Par Youssef Bellarbi
Le 10/09/2019 à 15h34

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La difficulté à prendre position dans cette affaire est dans le fait qu'elle concerne des relations sexuelles entre adultes consentants et l'avortement. Essayons de clarifier la question en appelant certains faits récents qui ont aussi soulevé des polémiques. Une journaliste a été accusée d'avortement. Avant elle, un autre journaliste a été accusé d'agression sexuelle. Encore avant, un couple de prosélytes a été surpris en flagrant délit de relations sexuelles loin des regards, tôt le matin, en bord de mer. Avant encore, ou après, peu importe, des ministres l'un homme, l'autre femme se sont pris d'amour alors qu'ils étaient en charge de leurs départements respectifs sans commettre aucun délit au regard de la législation en vigueur. Puis, une parlementaire habituellement voilée s'est découvert la tête lors de ses vacances à Paris... Ces cas qui ont tous soulevé des polémiques ne sont ni de même nature ni de gravités équivalentes. Pour y voir clair il faudra les sérier en fonction de différents critères, moraux, politiques et sociétaux. 1/ sur le plan moral il faut bien reconnaître que la situation a changé : les anciens principes qui s'appellent pudeur sont globalement relativisés au profit des libertés individuelles. Chacun, femme ou homme, est libre de son corps. Les relations sexuelles qui ne pouvaient jadis être tolérées qu'entre homme et femme mariés l'un à l'autre sont devenues libres : Tout adulte est maître de son corps et est en droit d'en faire ce que bon lui semble, sous une seule condition qu'il s'agisse bien de libre disposition de son propre corps et non de ceux des autres sans leur accord librement consenti. Pour ce motif, les agressions sexuelles sont intolérables et sanctionnées parce que l'agresseur dispose ou tente de disposer par la force ou la ruse d'un corps qui n'est pas le sien, ou tout simplement importune une autre personne en la harcelant. Ainsi, SI (en majuscule et souligné) l'accusation portée contre le journaliste est justifiée celui-ci mérite d'être légalement sanctionné. Le cas de la journaliste accusée d'avortement est plus compliqué. SI (en majuscule et souligné) le fait qui lui est reproché est avéré, les mentalités et les législations dans certains pays développés l'auraient peut être disculpée de toute faute. Mais, c'est trop facile de se prétendre moderne pour accepter l'avortement, c'est à dire l'atteinte à une autre vie. La société marocaine n'en est pas encore là. J'espère que de mon vivant elle n'en sera pas là. Les moyens contraceptifs existent. L'intéressée dispose d'un niveau d'instruction lui permettant de se protéger. Elle aurait été négligente, elle aurait attenté à une vie humaine qui n'est pas la sienne. SI c'est le cas, c'est de sa faute. Elle doit assumer. 2/ la liberté de disposer librement de son corps s'étend naturellement au personnel politique ou religieux, mais à une seule condition que les personnes concernées respectent la liberté des autres, sans les calomnier ni leur vendre hypocritement leurs programmes sous des exigences qu'ils ne s'appliquent pas à eux mêmes. 3/ la Société est en droit de dénoncer tout comportement attentatoire aux libertés susvisées ainsi qu'aux limites qu'elles comportent. Ayant affirmé ces principes, il convient d'analyser les cas objets des polémiques de ces derniers temps. a) cas des ministres qui se sont marié pendant leurs mandats. C'est leur droit et personne n'y aurait rien à redire si l'un n'était déjà marié et que la société moderne voit d'un mauvais œil la polygamie. Que l'autre ait été divorcée n'a pas d'importance ; c'est sa vie elle est libre de la gérer à sa convenance. b) les prosélytes qui ont été surpris en train de faire l'amour dans leur voiture de bon matin sur le bord de mer n'ont aucun compte à rendre à la société. C'est leur affaire ; sauf que ceux-là étaient des prosélytes qui à longueur de leurs harangues mettent en garde ceux qui les écoutent contre ces "péchés" qu'eux-mêmes ne s'interdisent pas. Là, c'est de l'hypocrisie, aux conséquences qui dépassent leurs petites personnes. Leur comportement doit donc être connu et leur hypocrisie dénoncée ; pas plus. c) La parlementaire islamiste a, à priori, le droit de s'habiller comme elle veut. C'est son hypocrisie qui ne passe pas. C'est donc légitime que son comportement soit connu et dénoncé ; pas plus. d) la journaliste accusée d'avortement. Là, j'avoue être en retard par rapport à mes concitoyens modernistes. Si l'acte objet de l'accusation est avéré, je déclare solennellement que je ne suis nullement préparé au pardon. Pourrais-je au moins adopter une position de neutralité ? Je ne le pense pas mais je respecterai la loi qu'elle qu'elle soit. e) je dirais la même chose au sujet de l'autre journaliste accusé d'agression sexuelle. Qu'il soit sûr d'avoir mon soutien et ma sympathie jusqu'à ce qu'il soit définitivement jugé. S'il est acquitté je continuerais à l'appuyer pour la réparation du tort qui lui est causé, S'il est définitivement reconnu coupable, qu'il affronte son sort sans moi.

Cette femme a eu des rapports sexuels hors mariage ,c'est de la débauche punie par les lois que tout marocain est censé connaître à moins d'être un fripon.Elle n'a pas voulu garder l'enfant et a décidé de l'assassiner et c'est encore un acte puni par la loi en vigueur. Il y a pire cependant.Hajar Raïssouni ,née et élevée dans un milieu conservateur et même fanatique qui compte au moins un fou de Dieu dans ses rangs,a consenti de coucher avec un homme de couleur-je ne suis pas blanc,loin s'en faut!-et a été par la suite rongée par le remord motivé par des sentiments d'élan raciste.Alors faute de pouvoir se suicider,elle a préféré tuer l'enfant.Cette femme devrait être jugée pour un troisième délit qui s'appelle le racisme. Oui,effectivement,la vertu n'a pas besoin de protection simplement parce qu'elle a été absente dans le comportement de la femme en question;la triple transgression des lois,non plus.Défendre l'indéfendable,c'est le comble de la bêtise. Elle a pensé pouvoir aimer du café dans son pot de lait ,c'est la jeunesse(on n'est pas vieux à 28 ans)mais a eu peur ,par la suite de la couleur que pourrait prendre le produit et elle opté pour l'irrémédiable.Je lui pardonne et même admire son goût pour le breuvage noir tout comme sa rébellion contre la loi mais non son tempérament d'assassin raciste.

N'importe quoi! On nage en plein délire...

Ahnou je m'incline devant ce que je viens de lire émanant de vous, cette femme a fait et elle a été jugée condamnée, y a rien a redire, ce qui me révulse et me désole c'est la réaction de cet écrivain qui, en perte d'inspiration littéraire se fourvoie en chroniqueur défenseur des causes aléatoires dans la société marocaine, il se fait moraliste en bout de chaine, il rebrousse son chemin style l'inverse de Jean de La Fontaine qui de moraliste a versé dans les fables, d'ailleurs a propos de ce fabuliste, "le Monde des religions" rapporte par la plume de Katia Kanban, ceci Jean de La Fontaine dévoile les hommes dans l'animalité de leurs relations et les invite à user de leur propre jugement" Alors que Monsieur benjeloune en mesure la longueur, cette raïssouni qui est loin de l'étage de fameux RAÏSSOUNI et indéfendable ni par ce chroniqueur de pacotille ni du vendeur de poissons a la sauvette. Conclusion : il apparait dans ce Maroc que les penseurs en islam juste rasent leurs murs et les hommes et femmes des médias bombent le torse se dressant devant tout ce qui reflète la morale musulmane et je l'ai constaté depuis que le sieur bouachrine remplissait ses chronique de vociférations contre l'islam et en s’attaquant par ce biais a l'ex 1er ministre benkirane

Je ne comprends pas les femmes qui avortent , pourquoi n'utilisent -elle pas les moyens contraceptifs ? Est ce de l 'ignorance , du je m ' en foutisme et de la prise de rigolade ? Ce n ' est pas sérieux tout ça. Ben voyons donc tu te claques un avortement comme tu te pètes une cigarette ?

merci monsieur le Prof , le vrai Prof le vrai (Moufti et le vrai Imam c'est celui qui est rationnel et qui dit la vérité , nous avons marre de l'obscurantisme , vraiment marre , de l’hypocrisie des barbus , des soit disant Pieux islamistes et leur frère ainé frère Musulman , nous avons devancer et non reculer avec les siècles , nous avons besoin des vrais savants, et des vrais chercheurs, et des vrais techniciens, et non des soit disant des fkih (savants en théologie pour déformer les Hadiths ) Feu Hassan II que Dieu le loge au près de son Prophète II disait un jour, en se posant la question? comment ils font pour fabriquer tant de hadiths chaque année , (en parlant de certains imams au Moyen Orient qui inventent des faux hadiths pour très faibles , en les citant comme des vrais hadiths sahih

merci le 360 de nous faire lire des bons sujet merci infiniment merci le 360

La liberer? Dura lex sed lex. L avortement: Elle connaissait les risques elle a enfreint la loi, la justice doit suivre son cours. L adultere: Le seul qui puisse lui pardonner sur terre c est son mari il y a abus de confiance et la encore la justice doit suivre son cours. Je ne me refere pas a la religion mais au code penal.si la loi doit changer cela na changera rien

Pour comprendre pourquoi il ne faut pas libérer cette demoiselle ... il fut vivre au Maroc... les marocains subissent le diktat des obscurantistes car dans notre maison c'est celui qui parle le pus fort qui a raison ... Oui hélas ... Ceux qui ont été formatés pour exploiter tout événement sont les mêmes qui ont jette en pâturage les familles des fassi fihri ne distinguant ni le cousin du frère et encore mois l'arrière arrière cousin ...et le tout pour gagner des élections oui ces gens sont déterminés à faire aboutir leur projet politique et le fait de faire preuve d'humanisme à leur égard ne fait que renforcer leur conviction qu'ils ont raison et qu'ils auront toujours raison ...les victimes de leur tyrannie se comptent par milliers ...NON ne libérez pas cette demoiselle sauf si cela enfreint la loi et jusque là personne n'a apporté la preuve qu'il y a eu abus ...travestir les faits ...ils en sont coutumiers mais être honnête envers Allah et envers les gens ça ils ne savent pas ...ils sont aveuglés par l'obscurantisme qui les hante mais aussi par la quête du pouvoir et de l'argent ...leurs seules vraies motivations... le reste n'est que PIPO...

Il n' ya rien d'étonnant à ce qu'un homosexuel prenne la défense du " haram" pour le rendre licite en pays musulman. Quand au magazin le point il avait déjà étè, comme d'autres condamné ,par la justice française pour une couverture islamophobe. Mr Ben jelloun y trouvera toujours une oreille attentive. Mais Il est encore plus choquant que le 360.ma fasse la couverture de ses idées subversives. Cependant , c'est un bien pour un mal, l'immense majorité du pepuple marocain qui est respecteuse des principes de l'islam contrairement à ce qu'une minorité voudrait faire croire, pourra enfin ouvrir les yeux sur ceux qui ont comme projet de saper la place de l'islam au Maroc.

ou sont nos politiciens, nos progressistes, nos modernistes ....? OU SONT LE PPS L USFP LE PSU MR BARGACH MME MOUDNIB. nos universitaires ..AUJOURD HUI C EST HAJAR DEMAIN CE SERA VOS ENFANTS... HONTE A NOUS TOUS ! ET HONTE D ABORD A NOS ISLAMISTES Y COMPRIS HAJAR, MAEALAININE QUI ONT POUSSE A CES SITUATIONS PAR LEURS IDEES HYPOCRITES. ET BIEN CHANTEZ MAINTENANT....

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