Même en pleine crise de coronavirus, les contrebandiers trouvent l’audace de profiter de cette triste opportunité pour se remplir leurs poches. C’est ainsi que les éléments de la police de l’aéroport Massira d’Agadir ont arrêté, samedi dernier, un ressortissant anglais qui tentait de faire passer 17.000 masques de protection vers l’Angleterre. Le touriste anglais d’origine indienne s’était approvisionné en masques dans plusieurs pharmacies d’Agadir, avant de les emballer dans des caisses hermétiques et de les transporter vers l’aéroport. Cette grosse quantité de marchandise, inédite par ailleurs, a été détectée par les scanners aux postes de contrôle. Interpellé, le mis en cause a déclaré à la police qu’il croyait que cette opération était légale et ne nécessitait aucune procédure administrative ou douanière.
Une déclaration qui n’a pas convaincu les services de sécurité de l’aéroport. D’autant qu’il s’est avéré que l’homme avait des antécédents judiciaires dans la contrebande de devises. Le prévenu comptait acheminer les masques vers la ville de Manchester (Angleterre) où il devait les revendre à des prix exorbitants. Il faut savoir qu’en Angleterre, comme dans tous les pays touchés par le virus, les masques de protection sont devenus des produits rares à cause de la forte demande. Face à cette psychose, les pharmacies se trouvent en rupture de stock et les masques sont revendus ailleurs au prix fort.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 2 mars, que c’est cet attrait pour le gain facile qui a poussé le touriste anglais à recourir au marché marocain pour s’approvisionner en masques. Juste après son arrestation par la police de l’aéroport, les services de la douane ont saisi cette marchandise et ouvert une enquête afin de connaître la nature et l’origine des masques avant de procéder aux sanctions prévues par la loi. Des sources proches de la police n’excluent pas que l’enquête puisse s’étendre aux propriétaires des pharmacies qui ont fourni les masques au mis en cause. Les mêmes sources s’attendent à ce que les autorités marocaines adressent aux pharmacies une circulaire contenant des instruction fermes, afin de contrôler la commercialisation des masques et d’éviter tout déséquilibre entre l’offre et la demande.
Les services concernés veillent à ce que ces produits ne soient pas revendus au marché noir, sachant que les masques de protection sont produits par des usines situées dans les environs de Casablanca et relevant d’un appareil officiel de l’Etat. C’est ce qui explique, d’ailleurs, le redoublement de la vigilance des services concernés qui veulent éviter que ce produit ne soit soumis à la spéculation, tant au niveau de la production que de la commercialisation.