Achoura: nuit de chaos à cause de la «guerre des pétards et des flammes»

Un enfant jouant avec le feu dans la nuit d'Achoura.

Un enfant jouant avec le feu dans la nuit d'Achoura. . DR

Revue de presseKiosque360. Malgré l’état d’urgence sanitaire toujours en vigueur, les rues des grandes villes du Maroc ont connu une nuit d’Achoura particulièrement explosive. «Chaos», «terreur », «guerre»… la presse de ce 31 août rivalise de superlatifs pour décrire ces scènes de feu et parfois de sang.

Le 30/08/2020 à 23h22

Durant toute la soirée de samedi dernier, la fête symbolique d’Achoura, qui coïncide cette année avec le dimanche 30 août, correspondant au 10 moharram, s’est finalement transformée en «nuit de chaos», selon la presse arabophone de ce lundi 31 août.

Ainsi, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui titre «Achoura: des arrestations et des blessés lors d’une nuit d’exception», laisse clairement entendre que «Casablanca brûle». En effet, de Bernoussi à Hay El Hassani, en passant par Hay El Mahammadi, Derb Soltane ou l’ancienne médina, la nuit d’Achoura s’est déroulée sur fond de pétarades explosives et assourdissantes, de pneus incendiés et même d’exhibitions d’armes blanches à la face des forces de l’ordre et des pompiers. Ces derniers étaient mobilisés en grand nombre ce soir-là, face aux flammes et aux fumées denses qui ont terrorisé les habitants de ces quartiers.

Al Ahdath s’étonne que malgré cette année marquée par la pandémie de coronavirus et l’état d’urgence sanitaire, la nuit d’Achoura se soit déroulée comme si de rien n’était. Résultats des courses: les urgences de l’hôpital Ibn Rochd regorgeaient de blessés plus ou moins graves, présentant des brûlures à différents degrés. De même, de nombreux nervis qui s’en prenaient aux forces de l’ordre ont été arrêtés.

Le quotidien cite cependant le cas exceptionnel de la ville de Marrakech où un arrêté gubernatorial a interdit les festivités d’Achoura. Ainsi, le rite traditionnel des flambeaux qui traversent la ville ocre sur fond de la Dakka El Marrakchia, a été supprimé cette année. Mieux, les forces de l’ordre ont occupé tous les lieux sensibles et esapces publics dès les premières heures de la soirée de samedi pour empêcher tout usage de pétards et produis inflammables.

 

Al Massae, pour sa part, titre «Climat de terreur et d’émeutes à Rabat», tout en rapportant que c’est particulièrement dans le quartier populaire de Yacoub El Mansour que les fêtes d’Achoura ont tourné à l’émeute. En effet, face aux forces de l’ordre qui tentaient d’empêcher la mise à feu des pneus, tout en saisissant d’importants lots de pétards et autres explosifs, les jeunes et enfants du quartier ont réagi à travers des jets de pierres.

Plusieurs personnes ont fini la nuit au commissariet de police, alors que d’autres ont été accueillies au service des urgences de l’hôpital Ibn Sina. Al Massae va jusqu’à dire que ce qui s’est passé ce samedi soir à Yacoub El Mansour n’est pas sans rappeler la «nuit d’Achoura 2018» qui a fait d’énormes dégâts humains et matériels dans plusieurs villes du Maroc. C’est à se demander, s’interroge le journal, à quoi a servi la décision du gouvernement d’interdire formellement l’importation, la vente et l’usage de pétards et autres explosifs apparentés.

Enfin, le quotidien Al Akhbar, qui titre «Désordre et guerre des pétards mettent en état d’alerte les autorités dans la nuit d’Achoura», l’anticipation des forces de l’ordre a relativement porté ses fruits à Salé. Même si certaines rues ont été barricadées par les jeunes des quartiers qui y ont instauré des barrages de pneus en flammes, plusieurs dépôts de ces pneus à brûler et autres lieux de vente de pétards ont été investis par les forces de l’ordre dès les premières heures de la soirée de samedi. Vu l’importance des lots saisis, une catastrophe a été évitée de justesse à Salé, écrit Al Akhbar.

Par Ismail El Fassi
Le 30/08/2020 à 23h22