Dans sa dernière livraison, le magazine Jeune Afrique révèle la garde rapprochée de Brahim Ghali, chef du Front du Polisario. Pensée pour accroître le nombre de pays qui reconnaissent et soutiennent la république autoproclamée, la politique étrangère «a toujours été le domaine réservé de la présidence», écrit le mensuel panafricain.
Si la ligne diplomatique est impulsée par le chef du Polisario, elle est néanmoins toujours menée «en concertation avec la l’Algérie, soutien historique et indéfectible de l’organisation», confirme Jeune Afrique. Preuve en est, la conduite de Brahim Ghali, chef du Front, qui se réfère «uniquement aux directives d’Alger», rappelle la même source.
Dans ce sens, le journal rappelle que l’enthousiasme algérien pour la cause de la république autoproclamée «connaît un net regain avec Ramtane Lamamra», le ministre algérien des Affaires étrangères, nommé par le président Abdelmajid Tebboune en juillet 2021 à la tête de la diplomatie algérienne.
A ce titre, Ramtane Lamamra est «le véritable chef d’orchestre de la diplomatie de la république autoproclamée», constate Jeune Afrique en citant des sources au sein du Polisario. Négligé sous l’ère Bouteflika, le dossier Polisario a été remis à la tête des préoccupations grâce à celui qui en fait sa priorité depuis son retour au gouvernement.
Il peut compter en cela sur Abdelkader Taleb Omar, l’ambassadeur de la république autoproclamée à Alger. Décrit par Jeune Afrique comme «l’un des leaders du Polisario les plus influents actuellement», celui qu’on appelle «l’homme d’Alger» et qui doit son autorité à sa proximité avec le pouvoir algérien. Tout l’inverse de Mohamed Salem Ould Sadek, l’éternel ministre des Affaires étrangères du Polisario, dont l’influence ne cesse de se réduire, observe Jeune Afrique. S’il est le visage public de la diplomatie du Front séparatiste, Brahim Ghali voit désormais en ce septuagénaire «une figure usée par le temps», affirmee le mensuel.
D’autres noms complètent la garde rapprochée de Brahim Ghali, dont le style personnel tranche avec celui, plus collégial, prôné par son prédécesseur, Mohamed Abdelaziz. C’est le cas de Mohamed Yeslem Beisat, ambassadeur du Polisario en Afrique du Sud, ou encore Oubi Bouchraya Bachir, membre du secrétariat de la RASD chargé de l’Europe.
A ces «loups combattants» s’ajoute Mohamed Zroug, décrit comme l’homme fort du Polisario en Amérique Latine. Selon Jeune Afrique, deux autres ambassadeurs sont aussi dans la liste: Sidi Mohamed Omar, représentant du Front aux Nations Unies et coordinateur avec la Minurso, et Abdallah Arabi à Madrid.