Voici comment le digital a transformé la campagne électorale

Une électrice glisse son bulletin de vote dans l'urne et s'acquitte de son devoir électoral, lors des scrutins législatifs, régionaux et municipaux du 8 septembre 2021, à l'école Abderrahmane Anegay, dans le centre-ville de Tanger.

Une électrice glisse son bulletin de vote dans l'urne et s'acquitte de son devoir électoral, lors des scrutins législatifs, régionaux et municipaux du 8 septembre 2021, à l'école Abderrahmane Anegay, dans le centre-ville de Tanger. . Said Kadry / Le360

L’Observatoire des opinions publiques numériques a publié son rapport sur l’influence du digital sur les résultats des élections tenues le 8 septembre 2021. En voici les principales conclusions.

Le 20/09/2021 à 19h46

L’Observatoire des opinions publiques numériques s’est intéressé aux empreintes numériques des deux partis politiques qui ont fait les plus fortes progressions dans les résultats des élections du 8 septembre 2021 par rapport à 2016, à savoir le Rassemblement national des indépendants (RNI) et le Parti de l’Istiqlal (PI).

Selon l’étude de l’Observatoire, en deux semaines, les principaux partis politiques du Maroc ont accru leur présence sur la toile comme support de communication politique.

Cette activité numérique des partis pendant la campagne électorale a touché 786 millions de fois, ce qui revient à dire que chaque Marocain ayant accès à internet s'est arrêté sur plus de 31 publications concernant un parti politique (le nombre de personnes touchées correspond au total des personnes s’étant arrêté au minimum de 10 secondes et/ou ayant interagi sur une publication).

© Copyright : Observatoire des opinions publiques numériques

L’autre constat relevé par l’Observatoire des opinions publiques numériques concerne le dynamisme des médias numériques. Ils ont été un peu plus actifs dans cette campagne officielle que les réseaux sociaux, en publiant plus de 300 articles par jour pendant la campagne officielle, et en touchant presque 430 millions de personnes.

Par ailleurs, l’Observatoire des opinions publiques numériques a fait observer que sur leur page Facebook officielle, le RNI et le PI ont publié 630 posts en deux semaines, augmentant ainsi fortement l’exposition de leur programme électoral.

Le digital a ainsi porté la campagne électorale, permettant aux partis de diffuser leur programme et leurs propositions en dehors des grands rassemblements auxquels nous étions habitués lors des précédentes élections.

Autre constat dressé par l’Observatoire des opinions publiques numériques est que le Parti de l’Istiqlal a dominé l’ensemble des partis politiques sur deux indicateurs clés permettant de mesurer l’activité digitale partisane. Il a ainsi la communauté partisane et de sympathisants la plus dynamique, aussi bien sur les engagements qu'en viralité.

Le PI a aussi réussi à plus que doubler sa moyenne d'interactions pour 1.000 fans, passant de 323 sur les 6 premiers mois de l'année 2021 à 898 pendant la campagne électorale officielle. Cela montre, la capacité du parti à mobiliser ses partisans et sympathisants et à en faire un puissant levier de la campagne électorale, y compris sur les réseaux sociaux.

© Copyright : Observatoire des opinions publiques numériques

Toutefois, l’Observatoire des opinions publiques numériques fait savoir que cette campagne a reproduit sur internet les modes de communication traditionnels en privilégiant la diffusion de l’information partisane. Il n'y a donc pas eu la création d'un nouvel espace public de participation et d’interaction entre les élites politiques et les citoyens, pourtant intrinsèque aux médias sociaux comme plateformes de communication.

Les partis politiques devront ainsi envisager cette dimension et activer le potentiel interactif des plateformes numériques comme Twitter et Facebook, s’ils veulent renforcer l’engagement politique des citoyens à l’avenir, conclut l’étude.

Par Majda Benthami
Le 20/09/2021 à 19h46