Plus la date de la prochaine réunion du Conseil de sécurité approche (celle-ci est prévue pour le 30 octobre 2020), et plus le Polisario cherche à se rendre visible. Y compris en recourant au grotesque.
Ce lundi 19 octobre, en début d’après-midi, une trentaine de Sahraouis, venant des camps du sud-est algérien ont organisé une manifestation à quelques mètres du mur marocain de défense au niveau de la localité de Mhaïriz.
Impassibles, voire très amusés par la théâtralité et les slogans creux de cette poignée de baltajias, les éléments des Forces Armées Royales présents sur les lieux ont observé de près cette nouvelle provocation du Polisario. Dans une vidéo, diffusée ce lundi par le site Al Jarida24, on voit clairement des soldats marocains, décontractés, filmer de près cette scène burlesque avec leurs smartphones.
Le lieu choisi cette fois-ci par le Polisario n’est autre que le passage aménagé dans le mur de défense par les FAR, et mis à la disposition des observateurs de la Minurso à chaque fois qu’ils veulent se rendre dans les camps de Tindouf à partir de leur poste central situé au Maroc (à Laâyoune). D’ailleurs, on aperçoit de loin deux véhicules de la Minurso, dont les occupants ont assurément assisté à cette provocation, orchestrée par les dirigeants d’Alger et leurs séides polisariens.
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Après avoir perdu la bataille d’El Guerguerat, le Polisario semble aujourd’hui se rabattre sur le passage terrestre généralement emprunté par la Minurso pour rejoindre l’Algérie à partir du Maroc. Or, Brahim Ghali, le chef du Polisario, vient d’adresser une nouvelle lettre au Conseil de sécurité, par le biais de l’ambassadeur sud-africain à l’ONU, dans laquelle il s’en prend violemment à la Minurso. Cette dernière est accusée tantôt d'être un «spectateur passif», tantôt de protéger les intérêts du Maroc. Le chef du Polisario menace ouvertement de ne plus recevoir les casques bleus, civils ou militaires, à Tindouf, en posant comme conditions d’avoir lui-même la latitude de choisir le lieu et l’heure de toute rencontre future.
Les réprimandes de Brahim Ghali contre la Minurso visent en vérité à éloigner les observateurs onusiens des camps de Lahmada. Dans un double objectif: d'une part, maintenir une chape de plomb sur les graves violations des droits de l’homme, dénoncées dans le dernier rapport d’Antonio Guterres, et les empêcher, d'autre part, d’écouter la gronde des populations excédées par les détournements de l’aide humanitaire.