Union Africaine: les adversaires du Maroc jouent leurs dernières cartes avant le Sommet

Le360

Revue de presseKiosque360. Le Polisario, soutenu par l’Algérie, l’Afrique du Sud et la présidente de la Commission de l’UA, s’agite pour diviser les chefs d’Etats africains et retarder l'intégration du Maroc dans l'Union africaine.

Le 29/01/2017 à 21h37

Nous sommes à quelques heures de l’ouverture de la séance plénière du Sommet de l’Union Africaine. La séance ouvrira ce lundi 30 janvier à 10h00, heure locale, et sera précédée d'une réunion à huis clos des chefs d’Etats membres, précise le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 30 janvier. C’est pendant cette séance à huis clos que sera étudiée la demande de réintégration du Maroc au sein de l’Union, ajoute le journal. En attendant, les adversaires du Maroc dévoilent leurs dernières cartes.

Le Maroc, qui a mené une campagne diplomatique d’envergure durant ces six derniers mois, compte sur le soutien de ses amis traditionnels, ainsi que sur celui d'un nombre important de pays membres. Le Polisario, soutenu par l’Algérie et l’Afrique de Sud, notamment par la puissante présidente sud-africaine de la Commission de l’UA, entend retarder, à défaut d’entraver, le retour du Maroc dans la famille africaine.

Ainsi, vu le nombre important des pays qui soutiennent le Maroc, ses adversaires exploitent les procédures administratives, quitte à en inventer de nouvelles, inexistantes dans les statuts de l’Union, pour contrer le retour du Maroc.

C’est pourquoi cette réunion à huit clos est cruciale. Selon le journal, deux scénarios se profilent. Le premier, et le plus probable, est que les chefs d’Etats africains déclarent le Maroc membre à part entière, mettant ainsi fin, une fois pour toutes, aux atermoiements, à la lenteur et la complexité des procédures administratives imposées par la présidente de la Commission. En effet, rappelle le journal, la présidente a fait tout son possible pour empêcher la réintégration du Maroc. Elle a pourtant reçu, il y a plusieurs semaines, les réponses de quelque quarante pays africains disant soutenir le retour du Maroc dans l'UA. Normalement, et selon les statuts de l’Union, cela devrait être suffisant pour boucler la procédure et déclarer le Maroc membre de l'UA. Mais la présidente en a décidé autrement et insiste pour remettre au Sommet les réponses des Etats à la demande marocaine.

Le deuxième scénario, moins probable, mais sur lequel misent les adversaires de notre pays, veut que la question de la réintégration du Maroc soit débattue pendant la séance à huis clos qui précède l’ouverture officielle du Sommet. Le Polisario compte sur cette réunion pour exiger du Maroc de reconnaître la fantomatique RASD et «ses frontières» avant de réintégrer l’Union. Bien sûr, il ne saurait en être question et les adversaires du Maroc en sont conscients. Cependant, ils comptent sur un débat tendu et un clivage entre les Etats membres sur cette question, ce qui pourrait pousser le président à surseoir à l’examen de la demande de réintégration du Maroc pour éviter un échec au Sommet.

Dans l’une de ses déclarations, la présidente de la Commission a d’ailleurs évoqué ce scénario. Elle a ainsi déclaré, à l’issue de sa rencontre avec le chef de la diplomatie marocaine, que «le royaume du Maroc recevrait la réponse de sa demande de réintégration de l’UA à la fin du Sommet qui se tiendra les 30 et 31 janvier», rapporte le quotidien.

Pour beaucoup de chefs d’Etat africains, dont le président Sénégalais Macky Sall, la question de la réintégration du Maroc «ne peut fait l’objet d’aucun débat, que ce soit pendant cette réunion à huis clos des chefs d’Etats ou ailleurs». Le Maroc, face à ces manoeuvres, opte d'ailleurs pour le dialogue, la franchise et la concertation. Le roi Mohammed VI a ainsi reçu en tête-à-tête, dans sa résidence à Addis-Abeba, plusieurs chefs d’Etats africains, avant le dîner organisé en leur honneur. 

Par Amyne Asmlal
Le 29/01/2017 à 21h37