Un sommet de la Ligue arabe sans leaders arabes, mais truffé d’espions iraniens

Les représentants des Etats-membres du Conseil de la Ligue arabe, en réunion.

Les représentants des Etats-membres du Conseil de la Ligue arabe, en réunion. . MAP

Revue de presseKiosque360. Les réunions préparatoires du sommet de la Ligue arabe ont commencé mercredi dernier à Alger au niveau des délégués permanents des pays membres. Mais la présence d’espions iraniens à Alger jette le doute sur le nombre de chefs d’Etat qui seront présents à ce sommet. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Ahdath.

Le 27/10/2022 à 20h34

L’Algérie crie sur tous les toits qu’elle entend «organiser un sommet arabe unificateur», comme ne cesse de le répéter son président, Abdelmadjid Tebboune. Mais les pays arabes ne sont pas dupes, et particulièrement ceux des pays du Golfe qui reprochent à Alger de «dire une chose et faire son contraire».

C’est ce qui explique, selon Al Ahdath Al Maghribiya, dans un article paru dans les colonnes de son édition du vendredi 28 octobre, qu’en plus de deux autres chefs d’Etat arabes, quatre leaders issus des six pays membres du Conseil de coopération du Golfe, ont également annoncé leur non-participation au sommet d’Alger.

Car, se demandent ces pays, comment vouloir être un «rassembleur» des Etats arabes, alors que l’Algérie considère son voisin arabe immédiat, le royaume du Maroc, comme un «ennemi classique», avec lequel elle a rompu toutes les relations? Comment être un «rassembleur» des Arabes alors que l’Algérie a servi de cheval de Troie à la Russie pour implanter ses mercenaires au Mali, mettant ainsi en danger la stabilité d’un autre Etat membre de la Ligue arabe, à savoir la Mauritanie, elle aussi voisine de l’Algérie?

Cela sans parler du jeu trouble du régime algérien dans le dossier libyen et surtout son parti-pris flagrant dans la crise égypto-éthiopienne où Alger s’est rangé ouvertement du côté d’Addis-Abeba, se plaçant en porte-à-faux des intérêts du Caire.

Mais selon Al Ahdath, c’est le rapprochement dans le domaine militaire entre l’Iran et l’Algérie qui est très mal perçu du côté des pays du Golfe, dont le poids lourd, l’Arabie Saoudite, en plus du Koweït, de Bahreïn et d’Oman, ont drastiquement réduit leur niveau de participation au sommet d’Alger.

En effet, l’entrée en scène dans la région nord-ouest africaine des milices du Hezbollah libanais, un bras armé de Téhéran, est vue comme une tentative de déstabilisation du flanc occidental du monde arabe.

Sans parler des velléités du gang des généraux algériens de se doter des capacités iraniennes en matière de construction de drones militaires, les pays du Golfe ont été outrés par la présence, à la veille du sommet arabe, d’un envoyé spécial du président iranien, qui a été reçu ces derniers jours en secret à la Mouradia.

Al Ahdath ajoute, concernant cette visite, qu’il s’agissait d’une coordination entre les deux pays de cet axe maléfique en vue d’échanger le maximum d’informations sur les délégations arabes qui seront présentes à Alger.

D’ailleurs, de nombreuses sources de l’opposition algérienne de l’intérieur ont confirmé, toujours selon Al Ahdath, que des experts et techniciens du renseignement iranien sont actuellement logés au «Club de pins», une station balnéaire de luxe près d’Alger réservée aux hauts responsables militaires et civils algériens.

En contrepartie de la technologie de constructions des drones militaires, en vue de tenter d’égaler le Maroc en la matière, les Iraniens ont déployé sur place leurs agents de renseignement pour espionner les lieux d’hébergement, de réunions et même les téléphones et ordinateurs de certains membres des délégations arabes présentes à ce sommet peu ordinaire.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 27/10/2022 à 20h34