Les stations-service ont-elles réellement commercialisé du carburant de très mauvaise qualité ces dernières semaines? Le sujet fait polémique depuis plusieurs jours, après que des automobilistes ont fait état de problèmes sur leurs véhicules suite à l’approvisionnement en carburant, notamment à Casablanca. Aujourd’hui, c’est le Parlement qui se saisit de l’affaire pour tenter d’élucider les faits.
Dans son édition du mercredi 19 octobre, Al Akhbar écrit que Najoua Kouskous, députée du PAM à la première Chambre, a adressé une question orale à la ministre de la Transition énergétique, l’interpellant sur le contrôle de la qualité du carburant vendu dans les stations-service. Comme le souligne le journal, dans sa ligne de mire figurent «des stations Total qui sont accusées par des automobilistes de leur avoir vendu du mauvais carburant».
Dans sa question, la députée a rapporté qu’une dizaine de citoyens avaient récemment protesté devant l’une des stations de l’enseigne, munis de factures de réparations de leurs véhicules suite aux dégâts mécaniques subis à cause de la qualité du carburant dont ils ont été approvisionnés.
Toujours d’après la même source, ce n’est pas la première fois que de pareilles accusations sont faites à des enseignes du secteur des hydrocarbures mais, jusque-là, les plaintes des automobilistes s'étaient limitées à des dénonciations sur les réseaux sociaux. C’est pourquoi le ministère de tutelle est aujourd’hui interpellé sur la question du contrôle et l'ouverture d'une enquête sur le sujet, selon des parlementaires.
En attendant de connaître la réaction que réservera la ministre à cet appel, le journal rapporte que cela fait désormais quatre mois que les plaintes des automobilistes s’enchaînent, plusieurs d’entre eux affirmant que les contrôles techniques effectués sur leurs véhicules suite aux dégâts subis confirment que la qualité du carburant en est la source.
D’après les témoignages, le coût des réparations va de 5.000 dirhams à 60.000 dirhams, des montants que des automobilistes affirment avoir payé pour réparer des voitures qui étaient approvisionnées en carburant auprès de stations portant la marque de l’enseigne française. De son côté, cette dernière a affirmé au quotidien que les plaignants pouvaient prétendre à des dédommagements en suivant les procédures en vigueur prévoyant un contrôle technique effectué par un expert de la compagnie. La même source ajoute que des experts ont également été dépêchés dans les trois stations faisant l’objet des réclamations des clients.