Tribune. Saïd Moussi, l’ambassadeur porte-malheur

Saïd Moussi.

Saïd Moussi.

TribunePorte-malheur pour la junte, cet homme-là est un vrai porte-bonheur pour nous.

Le 25/07/2025 à 08h04

Si vous vous trouvez un jour dans un train, un car ou un aéronef et que vous ‘spottez’ le dénommé Saïd Moussi à quelques sièges du vôtre, je vous conseille de descendre au plus vite de votre attelage et de continuer votre voyage par d’autres moyens. Il y a de fortes chances que le train, le véhicule ou l’avion transportant cet homme-là n’arrive jamais à destination. Pourquoi? Parce que Saïd Moussi porte malheur.

Jugez-en: Moussi-la-poisse était ambassadeur d’Algérie à Madrid lorsque Pedro Sanchez envoya sa lettre historique au roi Mohammed VI, dans laquelle il indiquait que l’Espagne apportait son appui total à l’autonomie sous souveraineté du Maroc de l’ex-Sahara occidental. Sanchez admettait, au nom de l’État espagnol, ancienne puissance coloniale (donc bien placée pour comprendre la nature du problème), que la proposition marocaine était l’unique solution de ce conflit factice créé en son temps par Boumediene et Kadhafi et maintenu sous respiration artificielle par la junte militaire qui dirige l’Algérie. Comment ce diplomate soi-disant chevronné n’avait-il pas vu venir le coup? Il est vrai que Madrid grouille de tavernes et de boîtes de nuit. Olé!

Moussi-la-scoumoune était également ambassadeur d’Alger à Paris quand la France a opéré son revirement spectaculaire en faveur du Royaume sur le dossier du Sahara marocain. Comment ce soi-disant vétéran de la diplomatie n’a-t-il pas vu venir le coup? Il est vrai que Paris abonde en bouis-bouis et gargotes. Garçon, remettez-nous ça!

Et voilà que mardi dernier, le Portugal a officialisé son soutien au plan d’autonomie marocain. Et qui est en ce moment le porte-parole de la junte à Lisbonne? Moussi-la-poisse! C’est presque trop beau pour être vrai. Il était où, ce bonhomme, pendant que la diplomatie marocaine s’activait? Au Lux Fragil? (Je vous recommande cet endroit mythique avec son ambiance animée, sa musique endiablée et sa vue imprenable sur le Tage; j’y ait fêté un anniversaire il y a quelques années… mais bon, je digresse.)

Please, mister Tebboune, please: nommez Moussi-la-déveine en poste à Moscou; puis à Pretoria; puis à Abuja… Toutes ces capitales basculeront à leur tour en faveur du Maroc dès que l’infortuné wjeh-an-nahs aura posé ses valises dans son ambassade, vérifié les pneus de sa Mercedes et checké le minibar.

Mais que Saïd Moussi se rassure: si ses maîtres, excédés par la série noire diplomatique générée par sa seule présence, menacent de le jeter en prison comme tant d’autres anciens dignitaires du régime, qu’il sache qu’il pourra toujours demander l’asile politique au Maroc. Il y sera le bienvenu. Par son inaction, il a tant fait– si l’on ose dire…– pour le Royaume.

Porte-malheur pour la junte, cet homme-là est un vrai porte-bonheur pour nous.

On devrait construire un marabout à son nom, Sidi Saïd el-manhouss. Du côté de Laâyoune ou de Dakhla, bien sûr…

Par Sanaa Berrada
Le 25/07/2025 à 08h04