Dans le sillage de l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution consacrant l’autonomie comme issue définitive au dossier du Sahara marocain, un flottement notable saisit la direction du Polisario et son soutien algérien. Oscillant entre une condamnation véhémente de ce texte, qualifié de «partial et de déviation dangereuse», et des tentatives d’apaisement rhétorique pour éviter une confrontation frontale avec la communauté internationale, leur position révèle un embarras manifeste.
Cette confusion intervient dans un contexte d’affaiblissement interne pour les séparatistes, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mardi 11 novembre. En effet, plusieurs mouvances d’opposition au sein même de l’entité séparatiste ont exprimé des positions contraires, accentuant l’isolement de la ligne dure.
Le mouvement Khat Achahid, figure de l’opposition interne, a fermement interpellé le Polisario dans une tribune. Il dénonce une direction qui «vend des illusions» à la population, tout en étant consciente de «l’impossibilité de créer un nouvel État dans la région».
Accusant le front de refuser d’affronter la réalité et de s’accrocher à un discours révolu fondé sur des «slogans creux», le mouvement l’a sommé de «faire preuve de courage» en engageant des négociations directes avec le Maroc autour du plan d’autonomie, seul moyen selon lui de garantir aux sahraouis leur dignité et leurs droits.
Dans le même esprit, le Mouvement Sahraoui pour la Paix (MSP), qui rassemble d’anciens dirigeants, des chefs tribaux et des membres de la diaspora, a exhorté la direction du Polisario à adhérer à la résolution onusienne et à s’aligner sur le discours du Roi Mohammed VI. Il l’a appelée à «aller de l’avant sans entrave vers une solution politique juste et durable», capable de refléter la véritable volonté des populations.
Pour le MSP, cette résolution marque un «changement fondamental» dans le traitement du conflit et une «reformulation stratégique» plaçant le plan d’autonomie au cœur du processus politique. Il y voit un gage de confiance des grandes puissances en la maturité des institutions marocaines et leur capacité à mettre en œuvre une autonomie conforme aux normes internationales, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
Ces prises de position des organisations d’opposition mettent en lumière l’ampleur des fissures qui parcourent le Polisario. Elles contredisent le déni affiché par sa direction et son rejet affermi de la résolution, révélant une crise de légitimité et une perte de crédibilité de plus en plus patentes.








