Terrorisme: premières révélations sur le jeune jihadiste présumé de Tiflet

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Le jeune terroriste présumé arrêté lundi à Tiflet par le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) était sur le point de fabriquer une ceinture explosive, selon des témoignages recueillis mardi à Tiflet.

Le 25/10/2016 à 11h43

Le jeune homme, qui poursuivait ses études à Fès, est originaire de la tribu des Aït Belkacem et son père, qui répond au nom de Mahtat, est un fonctionnaire à la municipalité de Tiflet, selon des informations recueillies sur place par Le360.

La nouvelle de son arrestation a circulé lundi comme une traînée de poudre, alimentant mardi les conversations dans les dizaines de cafés populaires que compte cette ville près de Rabat.

"Il était sur le point de fabriquer une ceinture explosive", commentait ainsi un groupe de jeunes attablés dans l'un des cafés populaires de la grande et seule artère que compte Tiflet.

L'homme, qui voulait faire exploser des cibles sensibles, n'est pas très connu à Tiflet, contrairement à son père et à leur tribu.

Plusieurs personnes, interrogées par Le360, ont même refusé de témoigner et d'indiquer le domicile du présumé sympathisant de Daech à Tiflet, craignant "des représailles".

Mais Le360 a réussi à localiser le quartier où réside la famille du terroriste présumé. Il s'agit du quartier Rabiine (40) en référence à la borne kilométrique 40 à l'entrée nord de la ville.

Ce quartier sent la misère dès les premiers mètres franchis. Tiflet compte un deuxième quartier catalogué comme le plus pauvre de la ville, et même du Maroc. Il s'appelle Dalia. La famille du jihadiste présumé vit presque dans le dénouement total.

"C'est une famille pauvre, vivant du seul salaire du père qui travaille comme électricien à la municipalité", ont raconté plusieurs habitants qui déplorent la gestion de la ville par la famille des notables Archane, Mahmoud et fils.

Selon le BCIJ, des documents "ont été saisis chez le prévenu, en plus de fils électriques, d’une machine de mesure de la densité du courant et plusieurs bouteilles contenant des mixtures suspectes".

Lesdites mixtures suspectes, ajoute la même source, ont été confiées aux services compétents, pour les besoins d'analyses.

Contactée par Le360, une source judiciaire a indiqué lundi que l'enquête allait préciser les cibles qui étaient visées, ainsi que l'existence ou non de complices. Quant au prévenu, il sera déféré devant la justice dès la fin de l’enquête qui se déroule sous la supervision du Parquet.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 25/10/2016 à 11h43