À l’issue d’un entretien en tête-à-tête qui a duré plus d’une heure et demie, ce lundi 26 février à Rabat, les ministres marocain et français des Affaires étrangères, Nasser Bourita et Stéphane Séjourné, ont donné une conférence de presse au cours de laquelle le chef de la diplomatie française a fait part de la volonté de son pays d’avancer sur le dossier du Sahara, en prenant en considération la position du Maroc.
Réitérant le soutien «clair et constant» de Paris, depuis 2007, au plan d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine, Stéphane Séjourné a admis que le dossier est «un enjeu existentiel pour le Maroc et la France le sait». «C’est ce qui guide notre position sur ce sujet», a-t-il ajouté.
Plaidant pour une solution, juste, durable, pragmatique et engageant «toutes les parties», le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a souligné l’impératif d’«avancer». «Il est désormais temps d’avancer. J’y veillerai personnellement», a-t-il déclaré, annonçant également vouloir construire un partenariat pour les 30 ans à venir avec le Maroc.
À propos d’«avancer», Stéphane Séjourné a précisé que cela commençait par un retour au processus onusien des tables rondes «avec la participation de toutes les parties concernées». Celles-ci incluent l’Algérie, qui se refuse à prendre part à ce processus sous prétexte de ne pas être concernée alors qu’elle a créé, héberge, finance, arme et soutient diplomatiquement le Polisario.
Cette solution passe aussi par la prise en compte des besoins des populations. Stéphane Séjourné a, à cet égard, passé en revue les efforts que consent la France au Sahara, notamment sur les plans éducatif et culturel, citant notamment l’existence de deux écoles françaises à Dakhla et Laâyoune ainsi que le centre culturel itinérant de l’Institut français dans les provinces du Sud «qui, d’ailleurs, rencontre un vif succès».
La France accompagnera le développement du Sahara
Le ministre français a également mis en exergue les efforts de développement économique et social menées dans la région et le fait que le Maroc a «longtemps investi dans le Sahara» au bénéfice des populations locales. Citant des secteurs comme les énergies renouvelables, l’économie bleue ou encore le tourisme, le chef de la diplomatie française a souligné que «la France accompagnera le développement de cette région en appui des efforts marocains».