Sécurité alimentaire: le Maroc dénonce le détournement des aides humanitaires devant le CS de l’ONU

Omar Kadiri, représentant permanent adjoint du Maroc à l’ONU. . Twitter / @Morocco_UN

Le Maroc a appelé, à New York, le Conseil de sécurité des Nations unies à adopter des sanctions contre les responsables des détournements des aides humanitaires.

Le 07/08/2023 à 15h58

Cet appel a été lancé par le représentant permanent adjoint du Maroc auprès de l’ONU, Omar Kadiri, lors d’un débat public sur la famine et l’insécurité alimentaire mondiale engendrée par les conflits, présidé par le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, dont le pays assume la présidence tournante du Conseil de sécurité pour le mois d’août.

Le diplomate a rappelé, dans ce cadre, qu’il y a 5 ans, le Conseil de sécurité avait adopté à l’unanimité, la résolution 2417, qui a mis en évidence le lien entre les conflits armés et la violence, d’une part, et l’insécurité alimentaire induite par les conflits et la menace de famine, d’autre part. Cette résolution condamne fermement, entre autres, les violations du droit international humanitaire, telles que l’entrave intentionnelle de l’acheminement des aides humanitaires, a-t-il relevé.

Omar Kadiri a, par ailleurs, jugé opportun de renforcer le rôle de la Commission de la consolidation de la paix (PBC) pour faire de la sécurité alimentaire un élément central de la consolidation et de la pérennisation de la paix, en tenant compte des spécificités des pays concernés, et en mobilisant les efforts nécessaires à cette fin. Il a, de même, souligné que la sécurité alimentaire et la durabilité des systèmes alimentaires sont des priorités stratégiques pour le Maroc aux niveaux national, régional et international.

Et de rappeler que le Maroc a lancé, à l’occasion de la COP22 qui s’est tenue à Marrakech, «l’Initiative Triple A» pour l’adaptation de l’agriculture africaine au changement climatique, ajoutant que l’initiative Triple S, vise, de son côté, à soutenir la durabilité, la stabilité et la sécurité en Afrique à travers le vecteur de l’agriculture. De même, lors du Sommet africain pour l’action, organisé en marge de la COP22, trois commissions Climat ont vu le jour en Afrique pour lutter contre le changement climatique.

La sécurité alimentaire en Afrique, une priorité pour le Maroc

Le Représentant permanent adjoint du Maroc à l’ONU a, en outre, fait remarquer que dans le cadre du renforcement de la sécurité alimentaire en Afrique, le Royaume alloue des millions de tonnes d’engrais, adaptés aux sols et aux cultures africaines, au continent depuis plusieurs décennies. Il a relevé que le Maroc consacre en 2023, plus de 4 millions de tonnes d’engrais aux agriculteurs africains, soit plus que le double de 2021, apportant ainsi un soutien à plus de 44 millions d’agriculteurs africains.

Le Maroc poursuit également la mise en œuvre de son programme à grande échelle pour aborder la sécurité alimentaire en Afrique à travers une approche scientifique et holistique, a-t-il encore indiqué, précisant que l’action du Royaume vise à mobiliser et aligner les ressources gouvernementales, les partenaires au développement et le financement du secteur privé pour libérer le potentiel de production alimentaire de l’Afrique à travers la coopération Sud-Sud et triangulaire, en vue de mettre fin à l’insécurité alimentaire et ainsi prévenir des conflits potentiels.

M. Kadiri a souligné que le Maroc réitère son plein soutien au Secrétaire général pour la mise en œuvre du groupe de réponse à la crise mondiale sur l’alimentation, l’énergie et les finances, tout en appelant à une solidarité internationale agissante pour mettre fin aux menaces graves que font peser la faim et la sécurité alimentaire dans plusieurs régions du monde, notamment en Afrique.

Le diplomate a, par ailleurs, relevé que le monde traverse actuellement une multitude de tensions qui ont exacerbé une crise multidimensionnelle - alimentaire, énergétique, climatique et financière – qui impacte particulièrement les pays et les économies les plus vulnérables, notamment en Afrique. Il a estimé que dans un tel contexte fragile et marqué par des crises interconnectées, «qui érode notre capacité de réponse collective, la mise en œuvre de l’ODD 2 sur l’élimination de la faim, assurer la sécurité alimentaire, et améliorer la nutrition, est grandement en péril».

Pour M. Kadiri, cette situation exige une réponse collective qui soit à la fois humanitaire, favorable au développement et axée sur la paix, ainsi qu’un renforcement du nexus paix et sécurité alimentaire, avec un accent particulier sur la prévention.

Par Le360 (avec MAP)
Le 07/08/2023 à 15h58