Quelques petites heures seulement avant l’adoption de la nouvelle résolution du Conseil de sécurité, la direction du Polisario, prise de panique, s’est réunie d’urgence à Rabouni, vendredi 30 octobre. Selon l’agence de presse officielle algérienne APS, Brahim Ghali et sa clique, qui ont ainsi initié une ultime et vaine tentative de pression sur le Conseil de sécurité, ont déclaré lors de cette réunion que «toute dérobade au référendum d’autodétermination rend caduc le cessez-le-feu» au Sahara.
Peine perdue, puisque le Conseil de sécurité a une nouvelle fois continué sur la même dynamique qu’il entérine depuis 2007. A savoir que la Minurso, dont le mandat a été renouvelé d’une année supplémentaire, a pour mission, non plus d’organiser un référendum, mais de veiller au respect de l’accord de cessez-le-feu que cette même mission a signé en 1991 avec le Maroc d’un côté et le Polisario de l’autre. La Minurso a même été félicitée ce vendredi par les 15 membres du Conseil de sécurité pour avoir réussi à veiller sur le maintien du calme dans la région.
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Mais ce qui a le plus irrité le Polisario, c’est que la nouvelle résolution 2548 réconforte la position marocaine en soutenant, pour la quatorzième année consécutive, la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie, présentée à l’ONU le 11 avril 2007, et qui est reconfirmée par le Conseil de sécurité comme une base sérieuse et réaliste à toute solution au conflit factice du Sahara. Dans ce cadre, le Conseil de sécurité, tout en sommant le Polisario de cesser ses provocations et violations des accords militaires, a salué les efforts «sérieux et crédibles» du Maroc dans le processus de règlement politique de la question du Sahara.
Face à cette bérézina, et à une heure très tardive de la nuit de vendredi à ce samedi matin, la direction du Polisario a sorti un communiqué incendiaire, dans lequel on peut lire: «Le Conseil de sécurité vient d'adopter la résolution 2548 (2020) concernant le renouvellement du mandat de la Minurso. Le Front Polisario regrette que la résolution ne contienne aucune mesure concrète permettant à la Minurso de mettre en œuvre le mandat pour lequel elle a été créée en 1991». Et d’ajouter que le Polisario «réitère sa décision du 30 octobre 2019 concernant le réexamen de sa participation au processus de paix parrainé par les Nations Unies au Sahara», et estime que la nouvelle résolution ne lui «laisse d'autre choix que d'intensifier la lutte… par tous les moyens, face à l'incapacité des Nations Unies».
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Pour ne pas agresser dans la foulée ses rares soutiens, le Polisario a félicité, dans son communiqué, la Russie et l’Afrique du Sud pour leur abstention lors du vote. Une abstention que l’APS a tenté à son tour d’ériger en (maigre) consolation. N’ayant rien trouvé d’autre à se mettre sous la dent, l’agence de presse officielle algérienne a divagué en écrivant que la résolution 2548 n’est pas passée par consensus. Pourtant, son adoption a frôlé l’unanimité avec deux abstentions, les mêmes que l’an dernier.
Par ailleurs, pour justifier son vote et l’esprit qui a présidé à la confection de la résolution 2548, Kelly Craft, ambassadrice des USA auprès de l’ONU, a affirmé devant ses 14 pairs que son pays considère «le plan d'autonomie marocain comme sérieux, crédible et réaliste, et qu’il représente une solution répondant aux aspirations des populations du Sahara en vue de gérer leurs affaires dans la paix et la dignité.» Avant d’ajouter, à l’adresse des coupeurs de routes du Polisario: «Les récents événements à Guerguerat constituent une menace pour la paix et la stabilité dans la région, en plus des nombreuses autres violations mentionnées par le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU» et attribuées au Polisario. Ce dernier, désormais dos au mur et en plein désespoir, est au ban de la communauté internationale. Et face à la vacance du pouvoir en Algérie avec un Abdelmadjid Tebboune qui est en train de rééditer les mandats de son prédécesseur, placés sous les auspices des diagnostics médicaux, il ne reste à la bande de Ghali que le recours aux généraux algériens qui ne sont pas comme, chacun sait, de bon conseil.