Pas une seule fois le nom d’El Guerguerat ne devrait être cité dans la résolution onusienne qui sera approuvée par le Conseil de sécurité des Nations-Unies, qui tient actuellement une réunion en visio-conférence. La mouture de cette résolution– dont Le360 détient copie– exprime bien au contraire la préoccupation de la communauté internationale des "violations des accords existants", tout en soulignant que "la situation reste relativement calme" sur le terrain.
En d’autres termes, les gesticulations des mercenaires du Polisario qui ne cessent d’obstruer le trafic commercial entre le Maroc et la Mauritanie, au point de passage frontalier d’El Guerguerat, se retournent contre eux. Alors que les séparatistes visaient à travers ces provocations à attirer l’attention de la communauté internationale sur une région sous tension, ils n’ont au final obtenu qu’un rappel à l’ordre de la part du Conseil de sécurité.
Dans son alinéa 6, la résolution qui sera adoptée "réaffirme la nécessité de respecter pleinement les accords militaires conclus avec la Minurso en ce qui concerne le cessez-le-feu et appelle les parties à adhérer pleinement à ces accords (…) à s'abstenir de toute action qui pourrait saper les négociations ou déstabiliser davantage la situation". Une référence à peine voilée aux dernières interpellations d’Antonio Gutteres au Polisario, au sujet de leurs gesticulations en plusieurs points de la zone tampon, et à ses multiples violations. En effet, dans son dernier rapport sur le Sahara, Antonio Guterres affirme que la Minurso a recensé, entre le 1er septembre 2019 et le 31 août 2020, un total de 61 violations, dont "53 par le Front Polisario".
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Cette réaffirmation du rôle militaire de la Minurso est aussi un sérieux revers aux séparatistes, qui caressent toujours le rêve de voir la Minurso se contenter d’un rôle de recenseur de la préparation d’un référendum qu'ils caressent et appellent de leurs vœux, alors même qu'il s'agit là d'une option caduque et désuète, qui a d’ailleurs totalement disparu de "la littérature onusienne", et ce, depuis belle lurette. Parmi les autres termes qui font encore plaisir au Polisario et ses sponsors, celui de "l’autodétermination", alors même qu'il est étroitement lié à la nécessité de "parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable fondée sur le compromis".
Une formule qui sera à nouveau reprise dans la résolution en cours de vote. Dans son alinéa 2, celle-ci "met l'accent sur la recherche d'une solution politique réaliste, praticable et durable". Pour ce faire, la résolution invite les parties concernées à reprendre les négociations sous l’égide du futur envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, un poste encore vacant depuis la démission de Horst Köhler. En attendant, le mandat de la Minurso sera prolongé d’une année, soit jusqu’à fin octobre 2021.