Sahara: l’ONU somme le Polisario de retirer ses éléments armés de Guerguerat

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Revue de presseKiosque360. Concrètement, l’ONU a proposé le retrait des forces du Polisario et du Maroc de cette région tampon et le déploiement permanent et exclusif des forces de la MINURSO. Un revers pour le Polisario qui considère cette zone comme un «territoire libéré».

Le 18/09/2016 à 20h26

Les manœuvres et provocations du Polisario, dans la zone de Guerguerat, n’ont finalement pas porté leurs fruits. Et la menace de reprise des affrontements armés, brandie dernièrement par le Front, restera sans suite. En effet, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 19 septembre, l’ONU vient de faire une proposition médiane aux deux parties, devant mettre fin à cette guerre psychologique qui dure depuis plusieurs semaines. Ainsi, l’ONU a suggéré aux deux parties de retirer leurs forces armées de la zone qui devrait connaître, par la suite, le déploiement exclusif des éléments de la MINURSO.

Le Polisario avait dépêché ses éléments armés dans cette zone, considérée comme un no man’s land, depuis le déclenchement de l’opération d’assainissement et le lancement des travaux d’asphaltage du tronçon routier qui sépare les postes-frontière marocain et mauritanien. Les éléments armés du Polisario ont pris position à quelque 120 mètres du chantier dans lequel s’activait une société de travaux publics marocaine.

Concrètement, l’ONU a donc proposé le retrait des forces du Polisario et du Maroc de cette région tampon et le déploiement permanent et exclusif des forces de la MINURSO, a notamment indiqué le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric, au cours de son point de presse quotidien, rapporte le journal.Interrogé sur les détails de la proposition, le responsable onusien n’a pas souhaité en dire plus. Ceci, car cette proposition reste, après tout, sujette à l’approbation des deux parties du conflit, le Maroc et le Front Polisario, a-t-il précisé.Il n’empêche que cette proposition est en soi un coup dur pour les séparatistes du Polisario qui considèrent cette zone comme un «territoire libéré» lorsqu'elle est, en réalité, sous la souveraineté marocaine, affirme le journal. En atteste cette opération d’assainissement qui a débouché sur le nettoyage de la zone considérée naguère comme un point noir où florissaient les trafics en tous genres. De même, le Maroc a pu mener et ce, dans le respect des lois internationales, les travaux de goudronnage, actuellement en phase d’achèvement, de cette piste de près de quatre kilomètres qui relie les frontières marocaines aux frontières mauritaniennes.

De toute manière, affirme le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, «la reprise des hostilités n’est dans l’intérêt d’aucune partie». En même temps, il a mis en garde contre toute tentative de reprise des hostilités. Ce rappel à l’ordre intervient au moment où le Polisario tente d’impliquer la Mauritanie dans cette escalade.

Pour toute réponse, ce pays vient de réaffirmer sa position de neutralité absolue par rapport à la question du Sahara marocain. En effet, et selon une récente déclaration du ministre de la Culture et de l'artisanat, porte-parole du gouvernement, Mohamed Lamine Ould Cheikh, «ce qui se déroule dans cette zone ne se passe pas sur les frontières de la Mauritanie et, donc, ne la concerne pas». Cependant, son pays, a-t-il dit, «continue à observer les développements de la situation et appelle à l'apaisement, la région ayant besoin de stabilité et de quiétude».

De même, ajoute-t-il, la Mauritanie «souhaite un règlement pacifique de la question du Sahara de manière à ce que le Maghreb puisse faire face aux grands défis que sont notamment l'instauration de la complémentarité dans son espace, le développement et la lutte contre le terrorisme et la drogue».

Par ailleurs, rappelle le journal, Omar Hilale, représentant permanent du Maroc à l’ONU, a affirmé, il y a quelques jours, que le Maroc ferait «preuve de retenue» face au Front Polisario. Mais il est déterminé à mener à son terme la construction de cette route qui est «un objectif stratégique».

Par Amyne Asmlal
Le 18/09/2016 à 20h26