Sahara: L’internationale socialiste sert la soupe au Polisario

Juan Antonio Yanez, président de l'Internationale socialiste.

Juan Antonio Yanez, président de l'Internationale socialiste. . dr

Revue de presseKiosque360. Alors que le Conseil de sécurité s'oppose à l'élargissement du mandat de la Minurso au monitoring des droits de l’Homme, l’Internationale socialiste revient à la charge et appelle à la création d’un «mécanisme indépendant» pour contrôler la situation. L'USFP aux abonnés absents?

Le 15/07/2015 à 02h28

Rappelez-vous: Le 6 juin dernier, Le360 révélait qu’un Chilien membre de la délégation de l’Internationale socialiste, en visite à Laâyoune, avait boycotté la réunion de ses camarades avec les unionistes, préférant s’entretenir exclusivement avec les séparatistes.Herrera Claudio Rodrigo Jarda, avocat de profession et au service (rémunéré, bien sûr) de la bande de Mohamed Abdelaziz, s’est invité au domicile de la séparatiste Fatimatou Bara et a collecté l’attirail d’usage (photos et vidéos de propagande pro-indépendantiste), promettant de le distribuer à son retour à Santiago, au Chili, afin de relayer les revendications de la meute séparatiste.

Le360 avait alors crié au scandale en précisant que le sacro-saint principe de «neutralité» dont excipe l’Internationale socialiste avait été battu en brèche par ce pseudo militant.

Un mois et quelques poussières plus tard, le pronostic est confirmé et nous édifie, à bien des égards, sur cette légendaire «neutralité» dont nos camarades de l’Internationale socialiste aiment tant à se gargariser. «L’Internationale socialiste appelle à la mise en place d’un mécanisme indépendant pour le contrôle des droits de l’Homme au Sahara», rapporte ainsi Akhbar al Yaoum, dans son édition de ce mercredi 15 juillet.

Le quotidien, qui dévoile les grandes lignes du rapport de l’IS sur le Sahara, ne manque pas d’épingler le «réveil tardif» de cette organisation internationale. «Après toute la polémique suscitée ces dernières années autour de la question des droits de l’Homme et le rejet catégorique par le Maroc des cris d’orfraie algéro-séparatistes revendiquant l’extension du mandat de la Minurso au contrôle des droits de l’Homme, revoilà l’Internationale socialiste qui relance la demande de création d’un mécanisme indépendant pour contrôler la situation humanitaire dans les provinces sahariennes», constate en effet Akhbar Al Yaoum.

Dans ce rapport en trompe-l’œil, l’IS invoque «l’existence d’une manière ou d’une autre de problèmes se rapportant aux droits de l’Homme», autrement dit de «violations humanitaires» somme toute fictives dans le Sahara marocain. «Un réseau d’ONG se développe au Sahara sans être reconnu» par les autorités marocaines, relève-t-elle.

Et, comme pour se donner un vernis de crédibilité, l’Internationale socialiste «concède» l’existence d’efforts de la part des autorités marocaines pour améliorer la situation des droits de l’Homme, efforts traduits par la mise en place d'antennes locales, à Laâyoune et Dakhla, du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).

Seulement voilà, objecte-t-elle, «quels que soient ces efforts, ils ne pourront pas se substituer à la nécessité de mettre en place un mécanisme indépendant et neutre pour contrôler les droits de l’Homme», oubliant que la création de ce mécanisme pourrait être perçu, de ce côté comme de l'autre, comme une remise en question du principe sacré et inaliénable de la souveraineté du royaume sur ses provinces sahariennes.

On aimerait bien savoir ce que penserait le président de l’IS, ex-secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères, Juan Antonio Yanez, d'un appel similaire, à l'encontre de Madrid, à celui lancé par l’IS, qu’il préside: Madrid accepterait-elle la création d’un mécanisme «indépendant et neutre» pour la défense du peuple basque?

Mais passons, car il semble que l’IS trouverait aussi à redire sur les exactions, vraies celles-là, subies au quotidien par la population séquestrée à Tindouf.

Quand l’IS s’inquiète pour la jeunesse sahraouie «désespérée»

Circulez, rentrez, il n’y a rien à voir. Si ce n'est ce petit pincement au coeur que l’IS a bien voulu témoigner à la jeunesse sahraouie qui n’aurait connu que «l’exil» et qui, face à l’impasse dans laquelle se trouverait le dossier saharien, pourrait succomber à la tentation de l’extrémisme violent qui gagne de plus en plus la région.

Sur les responsables réels de la détresse de cette jeunesse désabusée, aucun mot. Pire encore, l’IS, selon Akhbar Al Yaoum, voudrait jouer le rôle de relais de la propagande séparatiste, rapportant que la direction du Polisario (mafieuse et corrompue jusqu’au bout des ongles) souhaiterait que 2015 soit une année cruciale pour le règlement du contentieux saharien!

Et ce n’est pas tout. L’organisation mondiale des partis socialistes semble s’intéresser aussi à la question du vol des aides humanitaires par l’oligarchie algérienne et le Politburo du Polisario qui ont détourné ces aides pour bâtir des fortunes colossales sur les ruines de la population sahraouie séquestrée. 

Or, là encore, rien. A part ce constat que la communauté internationale serait lassée de pourvoir les camps de Tindouf en aides humanitaires et ne rien voir venir à l’horizon!

En somme, nous sommes témoins d'une cécité troublante face aux véritables attentes des sahraouis qui en ont assez de l’hypocrisie des ONG internationales à l’égard de leurs réelles préoccupations et de leur situation de séquestrés ad vitam aeternam.

Et ce n’est surtout pas ce rapport biaisé de l’IS qui va leur permettre de sauver les meubles.

Maintenant, pointe un sérieux problème: où en est l’USFP dans tout cela?

Aux dernières nouvelles provenant du boulevard Al Araâr, à Hay Ryad, au siège de l’USFP, on apprend que Driss Lachgar a été élu vice-président de l’Internationale socialiste!

Courage, dormez !

Par Ziad Alami
Le 15/07/2015 à 02h28