Dans un entretien avec Le360, le député socialiste Hugues Bayet, également président du Comité belge de soutien de l’autonomie pour la région du Sahara, a mis en garde l’Algérie contre son refus de s’associer aux tables rondes pour trouver une solution au conflit que la junte algérienne a créé en 1975 pour déstabiliser le Maroc.
Voici la teneur de cet entretien.
Comment a été accueillie en Belgique la position de soutien au plan d’autonomie exprimée récemment à Rabat par la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib?On s’en réjouit et moi, personnellement, je m’en réjouis doublement. Tout d’abord comme président du comité belge de soutien au Sahara, un comité qui regroupe une série de personnalités belges de divers horizons qui viennent du monde politique, académique, du monde économique, du monde social, culturel, syndical et nous sommes heureux de voir que notre travail d’explication a porté ses fruits.
La Belgique a enfin pris une position officielle, à savoir de continuer à travailler dans le cadre des lignes fixées par l’ONU et de soutenir la position du Maroc pour un plan d’autonomie du Sahara, parce que c’est la position la plus claire, simple pour arriver à une solution.
En tant que député socialiste, je suis évidemment très heureux, ainsi que tous mes collègues socialistes du Parlement, puisque vous le savez, la Belgique entretient avec le Royaume du Maroc des relations bilatérales de plus de 150 ans.
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Enfin nous avons pris une position claire pour rejoindre l’ensemble des autres pays européens: l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, l’Espagne pour pouvoir trouver une solution à cette région du monde, d’abord pour les habitants qui se trouvent là-bas, mais aussi pour permettre à cette région un vrai développement social, économique, politique et culturel.
Comment la Belgique va-t-elle contribuer, au sein du Parlement européen, à consolider le plan d’autonomie?La Belgique va rejoindre l’ensemble de ses autres collègues européens et d’autres pays du monde d’ailleurs, parce que c’est la seule proposition crédible qui est sur la table pour essayer de trouver une solution à cette guerre d’usure qui a duré bien trop longtemps. La Belgique a une grande expérience en matière de compromis.
L’ONU réitère son appel à la relance des tables rondes, en nommant cette fois encore, et à quatre reprises, Alger comme partie prenante du conflit. Quel sens donnez-vous à cette position?Nous sommes tous d’accord qu’il faut avancer pour trouver une solution de paix et évidemment, il faut que tous les partenaires se mettent autour de la même table. Je pense qu’il est plus de temps de changer son fusil d’épaule et ceux qui ne veulent pas avancer vont être mis au banc du concert des nations, puisque ce conflit a duré depuis bien trop longtemps. Et on ne peut pas continuer à faire la chaise vide, il faut essayer de trouver des solutions de paix dans cette région du monde et c’est à quoi la Belgique vient de s’engager.