Mercredi dernier, après avoir donné le coup d’envoi de la seconde ligne du tramway casablancais, le roi Mohammed VI a immédiatement regagné Rabat. Le quotidien Assabah du mardi 29 janvier rapporte, sur la foi de sources bien informées, que durant son bref séjour de 24 heures à Casablanca, où il devait passer quelques jours, le roi a clairement exprimé son mécontentement aux autorités administratives et autres élus de Casablanca, à cause des retards pris par plusieurs chantiers de développement de la ville.
Pour rappel, le plan de développement de la ville de Casablanca, pour la période 2015-2020, a été signé en présence du roi en 2014, alors que l’essentiel de ses composantes reste toujours en chantier et accuse des retards de plusieurs mois, voire de plus d’une année. La société de développement local «Casa Aménagement» est particulièrement pointée du doigt, malgré l’enveloppe de 26 milliards de dirhams mise à sa disposition.
Assabah cite le cas de la Promenade maritime de la Mosquée Hassan II, dont les travaux, qui trânent toujours, ont été lancés en janvier 2017, pour une livraison prévue 18 mois plus tard. Pire, malgré les 200 millions d’investissement pour bâtir un parc public, une allée piétonne et une digue maritime protectrice, la partie réalisée de cette Promenade maritime serait très en déça de ce qui avait été convenu au départ. De même, le projet de réhabilitation de la corniche, haut lieu touristique et de loisirs de la ville de Casablanca, connaît d’énormes pépins (700 millions de dirhams d’investissements).
Mais le plus gros des retards est celui enregistré par le Grand théâtre de Casablanca, dont les travaux ont débuté le 16 octobre 2014 et qui devait être livré au plus tard en juin 2018. Appelée à être le plus grand complexe culturel en Afrique et dans le monde arabe, cette infrastructure à l’architecture futuriste, qui devait aussi contribuer au développement culturel local, doit encore attendre plusieurs mois pour être inaugurée. Au même titre, d’ailleurs, que le projet voisin, celui du parking souterrain Rachidi, sans parler de la coupole de la «Kora Ardia» ou d’importantes composantes de la Marina de Casablanca. Et la liste est encore longue.
L’administration territoriale est aussi coupable de ne pas avoir assuré le contrôle et le suivi nécessaires pour que tous ces chantiers aboutissent dans les délais impartis, en vertu des engagements pris devant le roi lors de leur lancement. C’est ce qui fait dire au quotidien Assabah qu’il faut s’attendre, dans les tout prochains jours, à un «séisme» de grande ampleur qui devrait emporter nombre de gestionnaires actuels de la chose publique à Casablanca. Et ce, en application du principe de la reddition des comptes.