Ressources naturelles: un rapport du CESE met en garde contre les gabegies

Ahmed Reda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE).

Revue de presseDans un rapport, favorablement accueilli par Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), que préside Ahmed Reda Chami, met en garde contre la surexploitation des ressources hydriques et de celle des carrières. Une revue de presse des Inspirations Éco.

Le 10/06/2024 à 21h39

Dans l’équipe gouvernementale dirigée par Aziz Akhannouch, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’eau, tient à marquer ses différences.

Selon Les Inspirations Éco de ce mardi 11 juin 2024, alors que le chef de l’Exécutif a rejeté en bloc un récent rapport du CESE sur la situation des NEET (porteur de ce titre: «Ni emploi, ni formation, ni éducation: une population de 4 millions d’âmes au Maroc»), en contestant la crédibilité de cette institution aux rôles définis par la constitution, et dont l’utilité est avérée, le ministre de l’Équipement et de l’eau, lui, a écouté ses membres, auteurs d’un autre rapport thématique, portant cette fois-ci sur le gaspillage des ressources naturelles du Maroc.

En recevant Ahmed Reda Chami, président du CESE, le vendredi 7 juin dernier, accompagné de membres de cette institution auteurs de ce rapport, au contenu pourtant critique, Nizar Baraka a tenu à exprimer, selon le quotidien, «l’importance de la contribution du Conseil sur ce sujet stratégique pour le Royaume, confronté à une période de sécheresse persistante, exacerbée par le changement climatique».

Au cours de cette discussion, le président du CESE a insisté sur les dégradations accrues que subissent les ressources géologiques et hydriques au Maroc, à cause de leur surexploitation, «un phénomène dû (...) à des pratiques illicites, nécessitant un renforcement du dispositif en place et une application rigoureuse du cadre juridique», explique Les Inspirations Éco.

Moncef Ziani, membre du CESE, rapporteur pour l’élaboration de ce rapport thématique, a exposé les contraintes majeures qui entravent actuellement l’exploitation optimale de ces ressources: des procédures complexes, des intervenants multiples, un contrôle aux capacités limitées, des pratiques informelles qui prévalent encore, de même que des moyens humains et matériels en insuffisance.

Dans ses réponses, Nizar Baraka a indiqué qu’en ce qui concerne les ressources hydriques, la construction de nouveaux barrages se trouve actuellement dans une phase d’accélération, qui s’accompagne du déploiement d’une stratégie de développement de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer, de la mise en œuvre d’un programme de réutilisation d’eaux usées épurées, et d’une sensibilisation accrue des consommateurs à la nécessité d’économiser l’eau.

Et pour l’exploitation des ressources géologiques issues des carrières, le ministre de l’Équipement et de l’eau a insisté sur la réalisation actuellement en cours de Schémas régionaux de gestion des carrières (SRGC) afin de permettre d’alimenter le marché du BTP en matériaux de construction, «selon une démarche concertée et durable», relaie Les Inspirations Éco.

Les membres du CESE ont résumé l’ensemble des recommandations contenues dans le rapport qu’ils ont remis au ministre, tout particulièrement en ce qui a trait à l’application stricte des dispositions de la législation, à la nécessité d’améliorer le recouvrement des redevances dues, et à l’instauration d’un système d’information national intégré.

Par Nabil Ouzzane
Le 10/06/2024 à 21h39