«Les classes défavorisées et moyennes n’en peuvent plus avec cette inflation qui crée une flambée des prix des denrées alimentaires en plein ramadan», a martelé Driss Sentissi, chef du groupe parlementaire du Mouvement populaire (MP) à la Chambre des représentants, dans une déclaration pour Le360.
Lors de la reprise des activités parlementaires, prévue le deuxième vendredi d’avril, soit le 12, les députés harakis interrogeront le gouvernement sur les deux points «aggravant la crise au Maroc», fait savoir notre interlocuteur, soulignant que le panier de la ménagère à trop souffert des hausses des prix. «Certains légumes, la viande rouge et les œufs sont hors de portée ces derniers jours.»
Driss Sentissi rejette également les arguments du gouvernement relatifs à ses «efforts» pour la préservation du pouvoir d’achat. Selon lui, «certes, il y a eu des augmentations de salaires pour les fonctionnaires et les travailleurs en 2023, mais tout le monde n’est pas salarié et concerné». De plus, ajoute-t-il, le taux de chômage s’est aggravé puisqu’il est passé à plus de 13% en 2023.
À la question de savoir si le gouvernement a perdu la bataille de l’emploi, le pilier du MP nous renvoie à la dernière déclaration du chef du gouvernement, en février dernier, selon laquelle l’emploi sera une «priorité nationale dans la prochaine phase gouvernementale». «C’est une reconnaissance claire que le gouvernement a échoué jusqu’ici en matière de l’emploi», tranche-t-il, disant craindre que «la priorisation de l’emploi ne puisse se faire au détriment d’autres secteurs».
«La reprise des activités parlementaires à partir du 12 avril prochain sera chaude car la liste de nos doléances est longue et la première chose qu’on va demander à la majorité est comment elle procédera pour améliorer effectivement l’emploi», poursuit-il, avouant son incompréhension face au «blocage» par l’exécutif et sa majorité parlementaire des propositions de loi que présente sans succès l’opposition.
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Parmi ces propositions de loi qui ont été rejetées par la majorité, Driss Sentissi a cité celle relative à l’Agence nationale dédiée au monde rural et celle concernant le Code de la nationalité, dont une disposition proposait que la femme marocaine puisse elle aussi donner sa nationalité à son époux non marocain. «On milite pour la légalité et la parité entre l’homme et la femme, alors, pourquoi refuse-t-on à la femme ce qui est permis pour l’homme dans le Code de la nationalité?», a regretté celui qui est considéré comme l’idéologue du parti haraki, fondé par feu Mahjoubi Aherdane et dont le secrétariat général est assuré actuellement par Mohamed Ouzzine.