Remaniement: le gouvernement de la dernière chance

Une photo de famille de la nouvelle équipe Akhannouch avec le roi Mohammed VI, le 23 octobre 2024.

Revue de presseLe remaniement ministériel a fait entrer au gouvernement de jeunes ministres aux parcours atypiques dans les domaines de la finance, des affaires et de la gestion. Cet article est tiré d’une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 24/10/2024 à 20h25

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch s’est contenté d’un remaniement ministériel restreint avec 14 ministres, un ministre délégué et des secrétaires d’État. Un choix pertinent, estiment certains observateurs, car un profond remodelage de l’Exécutif aurait entrainé une reconstitution des pôles ministériels et une redistribution de leurs attributions et de leurs missions, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 25 octobre.

Selon les mêmes sources, «la philosophie de ce remaniement répond à de nouvelles priorités comme la gestion de l’eau, la poursuite de la mise en œuvre des réformes notamment dans les secteurs de la santé et de l’enseignement ainsi que la correction des lacunes dans les domaines de l’investissement, de la jeunesse et du chômage».

Pour beaucoup d’observateurs, ce remaniement représente une deuxième chance pour un gouvernement qui a fait l’objet de nombreuses controverses depuis sa nomination en 2021. Mais cette recomposition a également récolté son lot de critiques sur les réseaux sociaux.

Le nouveau venu à avoir suscité le plus de commentaires est le secrétaire d’État auprès de la ministre du Tourisme, Lahcen Essaadi. Ce jeune enseignant de 33 ans a eu un parcours atypique au sein du RNI où il est devenu président de la Fédération nationale de la jeunesse du parti puis député avant d’être propulsé président de l’importante commission des Finances.

A travers sa fulgurante ascension, les architectes de ce remaniement ont voulu faire passer un message symbolique, rapportent les mêmes sources, celui «du rêve marocain qui contraste avec les scènes de désolation auxquelles on assiste au poste frontalier de Fnideq». Ce jeune homme issu du Maroc profond, à Sidi Ifni, a entamé sa carrière en tant qu’enseignant pour démontrer que «l’ascenseur social est ouvert à tout le monde et pas seulement aux diplômés des ponts et chaussées, à «Dar Makhzen» ou au club fermé du parti».

Loin des messages symboliques, la réalité est têtue car le chômage des jeunes demeure le point faible de la première moitié du mandat du gouvernement Akhannouch, atteignant un taux record de 13%. C’est la raison pour laquelle Mouhcine Jazouli, le ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, a été écarté bien qu’il ait élaboré le nouveau cadre législatif général de l’investissement au Maroc.

Comme la nouvelle étape nécessite l’attrait des sociétés de capital-investissement, le choix s’est porté sur Karim Zidane (RNI), un ingénieur qui a affûté ses compétences en Allemagne. Il a, en effet, officié pendant sept ans au sein du groupe BMW où il s’est spécialisé dans le développement des moteurs et dirige la société Zidcon dédié à l’accompagnement des investisseurs.

Pour faire tourner la roue de l’emploi, c’est le président du dernier congrès national du RNI, Hicham Sabiry (PAM) qui a hérité du poste de secrétaire d’État chargé de l’Emploi auprès du ministre de l’Inclusion économique. Le député est président du conseil national des notaires mais on ne lui connait pas de compétences particulières dans ce domaine, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, et le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, ont quitté le gouvernement après avoir élaboré des projets de réforme dans leurs domaines respectifs. Ils ont été remplacés respectivement par Amine Tahraoui et Mohamed Saad Berrada, tous les deux issus du monde des affaires et de la gestion.

Par Hassan Benadad
Le 24/10/2024 à 20h25