L’Algérie pensait pouvoir introduire une charge politique masquée dans une enceinte scientifique. Elle s’est heurtée à un mur. À la COP15 de la Convention Ramsar, tenue du 23 au 31 juillet au Zimbabwe, Alger a tenté de faire adopter un projet de résolution réclamant le déclassement de plusieurs sites écologiques marocains situés dans les provinces du Sud, notamment Oued Assaquia Al hamra (Laâyoune), la Côte d’Aftissate (Boujdour), la Baie de Dakhla et Sebkhat Imlili (Oued Eddahab).
Derrière un vernis environnemental, l’intention était limpide: remettre en cause, par la petite porte, la souveraineté marocaine sur le Sahara. Un pari risqué. Et perdu. Le Maroc n’a pas tergiversé. Il a répondu par une mobilisation immédiate, articulée autour de principes clairs: refus de toute politisation, défense de l’intégrité territoriale, et rappel de la vocation scientifique de la Convention Ramsar.
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La tentative algérienne a donc tourné court, étouffée par une mobilisation diplomatique efficace et un soutien important des parties contractantes, puisque la majorité des délégations a apporté un soutien sans équivoque au Maroc, en rappelant la nécessité de préserver la neutralité de la Convention Ramsar et de s’opposer à toute tentative de politisation de ses travaux.
La proposition algérienne a donc été vite balayée. Retirée avant le vote. Désavouée moralement. Et ce n’est pas la première fois que le voisin tente de jouer les trouble-fêtes dans les enceintes multilatérales. Mais cette fois-ci, la méthode était aussi voyante que contre-productive.
Mais pendant qu’Alger s’agitait en coulisses, Rabat travaillait, avançait, construisait. À Victoria Falls, la COP15 Ramsar, où étaient présentes plus de 170 parties contractantes, a été l’occasion pour le Maroc de mettre en avant son modèle de gestion concertée et inclusive des écosystèmes humides.
Le Maroc élu au Comité permanent
Le Royaume a mis en avant son expérience et son modèle de gouvernance inclusive, porté par l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), qui associe collectivités, chercheurs, société civile et secteur privé. Une gestion cohérente, concertée, et axée sur le long terme.
Ce modèle s’inscrit dans le cadre de la Stratégie Forêts du Maroc 2020-2030. Un dispositif qui fait des zones humides des piliers de résilience écologique, de développement durable et de sécurité hydrique.
Aujourd’hui, 38 sites Ramsar sont recensés sur l’ensemble du territoire national. Des zones écologiques à forte valeur biologique, qui s’inscrivent dans les routes migratoires internationales et la stabilité des écosystèmes régionaux.
Et ce n’est pas tout. Le Maroc a aussi mis à l’honneur l’intégration des enjeux écologiques dans les dynamiques territoriales. En témoignent les distinctions obtenues par Ifrane et désormais Mehdia, toutes deux reconnues officiellement comme Villes Ramsar. Preuve que la durabilité ne se pense pas seulement dans les marais, mais aussi dans les villes.
Enfin, la reconnaissance est venue couronner cette posture responsable: le Maroc a été élu au Comité permanent de la Convention Ramsar pour représenter la sous-région Afrique du Nord sur la période 2025-2028. Un signal fort qui consacre l’engagement constant du Maroc en faveur des causes environnementales.








