Asmaa Rhlalou est soupçonnée par les membres du conseil municipal de Rabat d’avoir viré 10 millions de dirhams au profit du fonds de soutien aux victimes du séisme, sans la validation, comme le veut la loi, d’une telle décision. La contestation ne vient donc pas du fait d’avoir accordé un soutien à ce fonds, mais de n’avoir pas soumis cette décision à la validation de ses collaborateurs.
«Nous ne sommes pas contre ce soutien mais contre la violation du règlement, qui veut que pour tout virement financier de quelque nature que soit doit obligatoirement être validé par le conseil de la ville», a affirmé dans une déclaration pour Le360 le président de l’arrondissement du quartier Hassan, Driss Errazi (du Rassemblement national des indépendants, comme la maire).
Selon ce dernier, le conseil de la ville, majorité et opposition unies, aurait aimé viré aux victimes du séisme d’Al Haouz un montant plus élevé que les 10 millions de dirhams accordés par Asmaa Rhlalou. Le véritable problème réside ainsi dans le fait non pas d’avoir accordé la dotation mais «d’avoir outrepassé le conseil en violant la loi», a martelé l’élu, parlant d’un «nouveau scandale» créé par la maire.
Brandissant l’ordre de virement signé par le directeur financier, un cadre proche de la maire, Driss Errazi a souligné qu’Asmaa Rhlalou avait caché aux élus l’opération de versement du soutien financier. C’est à la suite d’une contestation dans laquelle il a regretté profondément que la mairie de Rabat n’ait toujours pas contribué financièrement au fonds de soutien aux victimes d’Al Haouz que la maire est sortie de son silence en brandissant l’ordre de virement.
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«La maire est vite tombée dans le piège, car juste après ma déclaration, elle a publié l’ordre de virement dont le processus n’a pas respecté la loi, à savoir l’avis du conseil municipal. Or, toutes les communes du pays ont soumis leur décision de soutien à l’approbation de leur conseil», a-t-il souligné en citant l’exemple d’Agadir, dont le conseil municipal, présidé par Aziz Akhannouch, a approuvé ce soutien.
Cette bévue prouve le caractère «unilatéral» de la gestion contestée d’Asmaa Rhlalou depuis octobre 2021, a estimé Driss Errazi, saluant les efforts du wali Mohamed Yacoubi pour préserver les intérêts de la ville en veillant sur le respect strict des lois dans la gestion de la capitale. Et de conclure en réclamant, au nom des élus de la majorité et de l’opposition, «la démission immédiate» de la maire de la capitale.