Le groupe de la Fédération de la gauche démocratique au conseil de la ville de Rabat a tiré la sonnette d’alarme au sujet de ce qu’il qualifie de violations continues commises par la société Arma, chargée par délégation de la gestion du secteur de la propreté dans la capitale, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du vendredi 14 novembre. Selon le groupe, la situation environnementale dans plusieurs arrondissements est devenue préoccupante et révèle un manque manifeste de contrôle de la part des autorités communales sur un service public essentiel.
Dans une correspondance officielle adressée à la maire de Rabat, les élus de la Fédération accusent la société Arma de poursuivre ses manquements, malgré plusieurs avertissements antérieurs, notamment en matière de gestion des déchets verts et des gravats dans les arrondissements d’Agdal-Ryad, Souissi et Youssoufia.
Le groupe rappelle qu’un précédent communiqué, daté du 5 novembre 2024, avait déjà dénoncé une gestion jugée «catastrophique». La société avait alors amélioré temporairement ses prestations, avant que la situation ne se dégrade à nouveau, dans un climat de silence inexplicable des services de contrôle dépendant de la commune, lit-on dans Al Akhbar.
Les conseillers municipaux dénoncent des dysfonctionnements notables et persistants dans le secteur géré par le vice-maire Aziz Lamini. Ils ciblent notamment l’irrégularité de la collecte des déchets verts, qui se limite souvent aux axes principaux au détriment des ruelles intérieures délaissées. Ce déséquilibre a entraîné l’accumulation d’ordures pendant plusieurs jours, parfois des semaines, au sein des quartiers résidentiels, en violation flagrante du cahier des charges, et plus précisément de son article 6 qui définit les obligations contractuelles de l’entreprise.
Les élus mettent également en garde contre les agissements de certains camions de la société: ils déverseraient de façon aléatoire les lixiviats (eaux usées des déchets) en pleine ville, ce qui pose un risque environnemental et sanitaire réel pour les résidents. De plus, les conteneurs individuels prévus dans le contrat municipal font toujours défaut.
Un conseiller du groupe, cité par Al Akhbar, estime que «la situation actuelle ne peut plus durer». Selon lui, «les habitants de Rabat méritent une gestion urbaine moderne, à la hauteur d’une capitale, et non une administration improvisée dépourvue de transparence et de suivi». Il appelle la maire à assumer ses responsabilités politiques et morales face à ce qu’il décrit comme un laisser-aller inquiétant dans la gestion de ce service vital.
Le groupe de la Fédération insiste enfin sur la nécessité d’appliquer le principe de la reddition des comptes et de garantir la transparence dans la gestion des fonds publics. Pour lui, la propreté de Rabat est une responsabilité collective qui exige l’implication réelle de l’ensemble des acteurs concernés, en premier lieu le conseil communal, afin d’assurer le respect strict des clauses contractuelles et de préserver un cadre de vie digne pour les habitants de la capitale.








