C'est un fait que la formation d’une nouvelle majorité gouvernementale accuse du retard. Et chaque mouvement, dans le paysage politique, apporte son lot de supputations, d’interprétations, de suppositions et de commentaires.
Ainsi, la réunion qui s'est tenue, en début de semaine, entre le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, et le premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Driss Lachgar, a donné lieu à plusieurs lectures.
Certains observateurs ont fini par conclure que le président du parti de la Colombe cherchait à ravir la majorité à Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement désigné, et à en composer une autre avec l’USFP, tandis que d’autres ont analysé l’initiative du président du RNI comme une tentative de rallier l’USFP à la coalition conduite par Benkirane, à la place du PI.
Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui rapporte l’information dans son édition de ce vendredi 16 décembre, le communiqué ayant sanctionné la rencontre entre les deux partis évoque une coopération pour l’avenir. «Les deux partis ont souligné les possibilités de renforcer la coopération entre eux et la coordination en ce qui concerne les dossiers à venir», indique le communiqué. Ce paragraphe a été interprété par le quotidien, réputé proche du PJD, comme un message laissant entendre qu’une nouvelle majorité serait en vue pour mettre un terme à la crise actuelle.
Dans une deuxième lecture faite par le journal, l’interprétation se limite à la possibilité d’une proposition de remplacer le Parti de l’Istiqlal par l’USFP au sein de la coalition conduite par Benkirane. A ce propos, le journal indique que le premier secrétaire de l’USFP a tenu à rencontrer le secrétaire général du PI, Hamid Chabat, avant d’accueillir le président du RNI, Aziz Akhannouch.
De même, le premier secrétaire de l’USFP a eu une rencontre en tête-à-tête avec le président du RNI, à la fin de la réunion élargie entre les deux partis. Pour le PJD, l’initiative du président du RNI serait dictée par la volonté de former un bloc autour du RNI, l’Union constitutionnelle (UC) et le Mouvement populaire (MP). Toutefois, la même source a confié au quotidien que l’action du RNI serait également animée par la volonté d’agir en vue de surmonter cette crise.