Une entente entre les intervenants secteur avicole serait-elle la cause de la hausse vertigineuse des prix de la volaille et des œufs? Le groupe parlementaire du PJD a demandé au Conseil de la concurrence d’ouvrir une enquête sur de présumées infractions aux règles d’une concurrence saine entre les producteurs au détriment du pouvoir d’achat des citoyens.
L’information est rapportée par Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 22 novembre. Les mêmes parlementaires, ajoute le journal, ont rapporté des propos d’éleveurs et de producteurs qui se plaignent du prix des aliments pour volaille alors que les prix des intrants ont connu des baisses importantes ces derniers mois. Ils considèrent que cette situation est un gage d’absence de concurrence saine dans le secteur, dont les consommateurs sont les premiers à subir les conséquences.
Toujours d’après Al Ahdath Al Maghribia, le groupe parlementaire du PJD a également pointé du doigt la responsabilité des couvoirs dans la hausse des prix des volailles, rapportant que ces derniers commercialisent aujourd’hui les poussins à 10 dirhams l’unité, et que ceux-ci se retrouvent à plus de 13 dirhams sur le marché noir. Les parlementaires du parti de la Lampe supposent l’existence d’une entente entre les opérateurs concernés, qui impacte le prix final de vente aux consommateurs.
Pour soutenir l’urgence d’une enquête sur ces accusations, le groupe parlementaire du PJD a rappelé dans sa requête l’importance que revêt le secteur de la volaille, dont les revenus sont évalués à plus de 32 milliards de dirhams chaque année, avec plus de 465.000 emplois directs et indirects. Il est par conséquent l’un des maillons essentiels du secteur agricole national.
La consommation de viande de volaille a a considérablement augmenté ces dernières décennies. Alors qu’elles ne représentaient que 70.000 tonnes dans les années 80, elles ont dépassé 695.000 tonnes en 2023. Le niveau de la consommation suit le même rythme de production, puisqu’il est passé de 5,5 kilogrammes par an et par habitant dans les années 90, à plus de 20 kilogrammes en 2023.
C’est dire tout l’impact socio-économique de la hausse des prix sur les marchés, surtout quand celle-ci n’est pas forcément justifiée. À cet effet, les députés du PJD relèvent que le prix de vente du poulet est passé d’une moyenne de 16,75 dirhams le kilo au début de l’année à quasiment 30 dirhams le kilo ces dernières semaines.