Présidence de la Chambre des conseillers: Une nouvelle carte politique se dessine

DR

Revue de presseKiosque360. L’élection du président de la Chambre des conseillers pourrait avoir des conséquences sur la configuration du paysage politique et partisan national. Elle aura, pour un moment, réussi à réconcilier istiqlaliens et PJDistes, et présage un nouvel alignement politique de l’Istiqlal.

Le 15/10/2015 à 23h27

Les votes des conseillers du Parti Progrès et Socialisme (PPS) et du PJD, deux partis de la majorité, pour le candidat de l’Istiqlal, jusque-là dans l’opposition, à la présidence de la Chambre haute, augurent d’une transformation majeure du champ politique marocain.Dans son édition de ce vendredi 16 octobre, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia voit d’abord dans cette alliance d’un jour un éventuel rapprochement durable entre le PJD et l’Istiqlal, au vu des déclarations de certains dirigeants de ces deux partis après l’élection du nouveau président de la Chambre des conseillers. Ainsi, rapporte le quotidien, Omar Abassi, Secrétaire général de la jeunesse istiqlalienne, a qualifié, dans une publication sur sa page Facebook, le vote des conseillers du PJD pour le candidat de l’Istiqlal de «position des forts et des fidèles», allant jusqu’à encenser «le militantisme et la résistance de ce parti (PJD) national réformateur qui répète, à chaque fois que l’occasion lui en est donnée, qu’il est une émanation du peuple marocain».

De son côté, Al Ahdat Al Maghribia souligne que les dirigeants de l’Istiqlal ont fait savoir, après le vote à la présidence, que le moment était venu de «réviser l’alignement du parti de l’Istiqlal». Un alignement tout indiqué, qui donne un avant-goût du jeu des alliances lors des élections législatives de l’année prochaine.Le quotidien cite ainsi Adil Benhamza, le porte-parole officiel de l’Istiqlal, qui considère que le vote de la présidence est plein d’enseignements et esquisse une nouvelle carte politique. Il explique ainsi qu’il n’est pas anodin que les partis de nature administrative aient penché pour le candidat du PAM, quand «les forces nationales démocratiques issues du peuple» ont voté pour le candidat de l’Istiqlal. Et d’ajouter qu’il considère le vote du PPS et du PJD pour le candidat Qayouh comme un message que son parti, l’Istiqlal, devrait prendre sérieusement en considération.

Une analyse qui correspond à tous points de vue à celle d’Abdelali Hamiddine, président du groupe du PJD à la chambre des conseillers, qui voit dans ce vote un tournant historique très particulier, dès lors que deux nouvelles forces politiques se sont confrontées à la deuxième chambre, une première regroupant l’Istiqlal, le PJD, le PPS, l’USFP, l’UMT et l’UNTM, partis de la ligne démocratique issue de la volonté du peuple, et une seconde rassemblant le PAM, le RNI, le MP et l’UC autour du candidat de l’hégémonie. Al Ahdat Al Maghribia conclut sur un commentaire du professeur de droit constitutionnel, Hassan Tarek qui, lui, voit dans la victoire du PAM «une ascension vers l’isolement».

Par Mouna Qacimi
Le 15/10/2015 à 23h27