Le Parlement, avec ses deux Chambres a tourné cette semaine au ralenti, avec des hémicycles remplis au tiers seulement de leur capacité, et des salles de débats très dégarnies. A titre d'exemple, la présentation des deux projets de la loi-cadre relatifs à la réforme fiscale et à celle des entreprises publique devant la Commission des finances s'est déroulée, vendredi dernier, en présence d'une vingtaine de députés seulement.
Il y a certes le respect des gestes barrières contre le Covid-19 qui limitent la participation des élus, mais il y a aussi le fait que les parlementaires ont préféré partir en pré-campagne électorale dans leur fief, avant même la clôture de la législation prévue le 15 juillet prochain. A la Chambre des conseillers, l'absence des élus est beaucoup élevée et cette pratique n'est pas une nouveauté, indiquent des personnes averties.
Les députés et conseillers parlementaires interrogés par Le360 ont tous reconnu que "l'une de leurs priorités actuelles a trait à la préparation dans leurs régions et villes des prochaines élections", alors même que la campagne électorale officielle ne débute que le 15 août prochain.
Les états-majors des partis politiques se concentrent, eux aussi, sur les scrutins du 8 septembre. Les leaders politiques sillonnent les villes et régions. Aziz Akhannouch, leader du Rassemblement national des indépendants (RNI) se trouvait à Agadir, et Saâd Eddine El Othmani, le chef du Parti justice et développement (PJD) préside ce week-end à Tanger une rencontre partisane. Quant au secrétaire général du PPS, Nabil Benabdellah, il était quant à lui ce dimanche à Nador. De son côté, Abdellatif Ouahbi, numéro un du Parti authenticité et modernité (PAM) a choisi de se rendre à Al Hoceïma.
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Voici quelques échos sur les candidatures des chefs et hauts cadres des partis politiques:
PJD. Les militants poussent Saâd Eddine El Othmani à se présenter aux législatives à Mohammedia. La commission d'accréditation du PJD et lui-même, du reste, n'ont pas encore tranché sur cette question. Le numéro deux, Slimane El Omrani, veut par contre raccrocher les crampons. "Je souhaite ne pas me présenter", a-t-il affirmé à un proche. Ce qui est sûr, c'est que l'argentier du PJD, Abdelkader Amara, ne se présentera pas lui non plus aux prochaines élections.
Istiqlal. Rahhal El Mekkaoui, membre du bureau politique et président de la Commission des finances à la Chambre des représentants, a décidé de se présenter aux législatives à Fkih Bensalah, sa ville natale. Pour que sa candidature à la députation soit acceptée du point de vue de la loi, il a fallu qu'il démissionne de la Chambre des conseillers. Chose qu'il a faite cette semaine.
Niet une nouvelle fois pour Hamid Chabat. "Il n'a aucune chance de recevoir une accréditation de la part de l'Istiqlal", a affirmé, interrogé par Le360, un dirigeant de ce parti de l'opposition. Seule chance pour le trublion, "une candidature indépendante".
RNI. Rachid Talbi Alami, membre du bureau politique, est hors course. L'ancien président du Parlement ne briguera pas un nouveau mandat de député à Tétouan, sa ville natale. "Cela suffit, je ne me présenterai pas", a-t-il affirmé quand Le360 l'a questionné à ce propos, sans vouloir donner d'autre précision sur son avenir politique.
PPS. Le numero un, Nabil Benabdellah, n'a pas encore tranché définitivement sur sa candidature. "Je n'ai pas encore pris ma décision définitive de me présenter ou pas au scrutin législatif de Rabat", a-t-il déclaré, contacté par Le360. "Ce n'est pas le plus important", a-t-il ajouté. Selon des rumeurs, le secrétaire général du PPS est en train d'examiner le pour et le contre de cette candidature. Il s'agit d'un défi et d'un challenge à relever, lui conseillent certains des militants.
Par ailleurs, la députée PPS issue de la liste féminine, Fatima Ezzohra Barassat, a décidé de rentrer dans l'arène des urnes en se présentant à Fès, sa ville d'origine, alors que son collègue, le député Jamal Benchekroun, lui aussi issu de la liste nationale, a choisi la ville de Safi.
USFP. Ministre de la Justice et membre du bureau politique du parti socialiste, Mohamed Ben Abdelkader a décidé de ne pas se présenter aux élections du 8 septembre. "Je ne vais pas me présenter", a-t-il répondu à une question que lui a posée le360. Actuelle députée et avocate, Amina Talbi a quant à elle mis la clé sous la porte en décidant carrément de se retirer de la vie parlementaire.