Polisario: la guerre de succession de Brahim Ghali a commencé

Brahim Ghali, chef du Polisario, le 13 janvier 2023.. AFP or licensors

Revue de presseLe régime algérien prépare activement la succession de Brahim Ghali, affaibli physiquement et politiquement. C’est Lahbib Mohamed Abdelaziz, fils de l’ancien chef du Polisario, qui est le candidat préféré de la junte militaire. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 22/10/2023 à 19h56

Les préparatifs vont bon train pour désigner Lahbib Mohamed Abdelaziz, fils de l’ancien chef Mohamed Abdelaziz, à la tête du Polisario pour succéder à Brahim Ghali, de plus en plus affaibli physiquement et politiquement. Les services sécuritaires du Polisario ont lancé, de manière indirecte, une campagne interne contre Brahim Ghali et certains caciques du front en dévoilant une image du palais construit par le chef des séparatiste, palais qui a coûté des milliards de dinars. Bien que le palais soit situé dans une zone militaire, la diffusion de cette image dans les camps est en soi un message du régime algérien à leurs habitants. Un message annonçant la fin de la mission du vieux Ghali et de certains de ses collaborateurs. La diffusion de cette image survient quelques jours après les attaques lancées par des sites électroniques proches de Brahim Ghali contre Bachir Mustapha Sayed, «coupable» d’avoir demandé aux services de renseignement algériens de destituer le chef des séparatistes.

Sayed reproche à Benbattouche d’avoir détruit le mouvement, qu’il a utilisé pour assouvir ses caprices. La désignation de Lahbib Mohamed Abdelaziz, fils de l’ancien chef du Polisario, pour gérer le dossier de la coordination sécuritaire entre les garde-frontières algériens et les milices, laisse présager qu’il sera le probable héritier du front. Il est de notoriété publique que l’appareil de propagande algérien a commencé à auréoler Lahbib Mohamed Abdelaziz dès le décès de son père, en le présentant comme son successeur attitré. Les généraux algériens ont d’ailleurs tout fait pour l’imposer à la tête du mouvement après l’avoir formé à ce poste pendant plusieurs années.

Il a notamment été envoyé à l’école d’État-major où il a effectué 18 mois de formation avant de rejoindre les camps, où il est devenu un membre influent au sein de la nouvelle direction du Polisario. Pour ce faire, souligne Assabah, la junte militaire avait choisi de commencer par destituer les vieux fondateurs en attisant le conflit entre eux et en faisant les éloges de la nouvelle élite. Une jeunesse sur laquelle la junte militaire fonde de nouveaux espoirs.

Ces manœuvres ont rendu la situation plus ambiguë dans les camps qui connaissent un exode sans précédent de jeunes vers l’Espagne et la fuite de familles entières vers le nord de la Mauritanie.

Par Hassan Banadad
Le 22/10/2023 à 19h56