Pass vaccinal: la dictature de la minorité

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Revue de presseKiosque360. Alors qu’une grande majorité des Marocaines et des Marocains a opté pour le vaccin dicté par la science pour lutter contre la pandémie de Covid-19, une minorité oppose son véto en investissant la rue et en dénonçant la décision d'instaurer l'obligation du pass sanitaire. Eclairage.

Le 01/11/2021 à 19h29

Le pass sanitaire partage la société marocaine: une majorité croit à l’efficacité du vaccin pour lutter contre le nouveau coronavirus Covid-19, alors qu'une minorité refuse cette option scientifique en brandissant d’autres arguments. Consciente du danger du Covid-19 et de ses ravages sur la société, la majorité des Marocaines et des Marocains s’est inscrite volontairement dans le processus de vaccination sans essayer d'imposer son choix aux récalcitrants. Or, la minorité qui refuse cette option se soulève et oppose son véto.

En effet, cette minorité ne réagit pas par des débats appuyés d'arguments scientifiques, mais par des manifestations de colère dans la rue, des marches et des sit-in. En termes de chiffres, «nous sommes plus de 22 millions de Marocaines et de Marocains qui ont cru, après Dieu, en la science et la médecine, et nous avons choisi l’option d’autres nations modernes qui ont opté avant nous, avec nous et après nous, pour la formule de la lutte contre la pandémie par le vaccin et la vaccination», écrit l’éditorialiste du quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 2 novembre.

Cette majorité de Marocaines et de Marocains, souligne l’éditorialiste, n’a pas cherché à imposer sa conviction à la minorité pour tenter de la convaincre de l’utilité et de l’efficacité de l’approche scientifique, mais elle s’est concentrée sur l’essentiel, à savoir la poursuite du chantier de la relance de l’économie pour assurer un retour à la vie normale. Aujourd’hui, poursuit l’éditorialiste, il y a la décision du pass sanitaire qui balise la voie à ce retour à la vie normale, mais qui se heurte au refus d'une minorité.

«Des manifestations, des sit-in et des marches sont organisés pour que ce pass sanitaire ne soit pas une ligne de démarcation entre ceux qui ont cru en la science et la médecine et ceux dont les cœurs ne sont pas rassurés», fait remarquer l’éditorialiste du quotidien, en s’interrogeant sur la solution. Faut-il, écrit-il, s’incliner devant la dictature de la minorité qui se présente comme une victime de l'oppression en diffusant, sur les réseaux sociaux, des vidéos censées prouver l’injustice qu'elle subit? Ou bien, ajoute-t-il, «faut-il imposer la force de la loi à celui qui considère que la science moderne n’est qu’un prétexte de le retenir chez lui jusqu’à ce que la pandémie soit endiguée, comme l’homme primitif avant l’apparition de nos saints Razi, Ibn Sina, Ibn Baitar, Aboucrate et d’autres sages?»

Telle sont les questions qui se posent aujourd’hui. «Imposer le vaccin ou ne pas l’imposer», s’interroge enfin l’éditorialiste. Une interrogation qui laisse entendre que c’est la majorité qui est sur la voie de la raison, pour le bien commun de la société.

Par Mohamed Younsi
Le 01/11/2021 à 19h29