L’opposition s’apprête à présenter une motion de censure à l’encontre du gouvernement Akhannouch. C’est en tout cas ce que rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 29 février, qui précise que la motion sera présentée au début de la prochaine session du printemps, qui démarre en avril prochain. Si toutefois rien qui puisse empêcher cette initiative ne survienne entre-temps.
Les chefs des partis de l’opposition et les chefs de leurs groupes parlementaire ainsi que leurs parlementaires et leurs cadres dirigeants, poursuit le quotidien, sont déjà entrés en contact et se sont concertés pour mettre en place les démarches nécessaires à l’aboutissement de cette initiative.
Laquelle initiative aurait pour objectif selon le quotidien, de «secouer le gouvernement» et de faire face aux ministres qui auront échoué dans la gestion de leurs secteurs. Lesquels ministres, ajoute le quotidien, présenteraient des données «non précises» sur leur action afin de camoufler leur échec dans la mise en œuvre des programmes et des réformes qui leur ont été confiés.
Les sources citées par le quotidien présument qu’il existe une certaine cohérence, pour ne pas dire entente, dans le contenu du discours politique et des interventions lors de meetings de leurs formations des patrons des partis de l’opposition le long de ces quatre dernières semaines. Cela, sans qu’il n’y ait effectivement une concertation en ce sens entre les responsables de ces formations politiques.
Ils ne se sont donc pas mis d’accord pour attaquer tel ou tel ministre et leur adresser des critiques acerbes sur leur manière de décliner les programmes d’action de leurs départements respectifs. Bien sûr, note le quotidien, ce n’est pas le cas de tous les membres du gouvernement, puisque certains d’entre eux ont su mener brillamment les programmes et les réformes concernant leurs ministères.
Bref, dans son initiative, l’opposition se base sur l’article 105 de la Constitution. Lequel article dispose: «la Chambre des représentants peut mettre en cause la responsabilité du gouvernement par le vote d’une motion de censure. Celle-ci n’est recevable que si elle est signée par le cinquième au moins des membres composant la Chambre. La motion de censure n’est approuvée par la Chambre des Représentants que par un vote pris à la majorité absolue des membres qui la composent».
En d’autres termes, souligne le quotidien, la motion doit être signée par au moins 79 députés alors que l’ensemble des partis de l’opposition totalisent à peine 97 sièges. Pour aboutir, la motion doit être votée par la majorité absolue des 395 députés membres de la Chambre. Ce qui relève de l’impossible parce que les trois partis de la majorité et le groupe parlementaire UC-MDS totalisent 293 sièges.
L’opposition a bien le droit de vouloir rééditer les scénarios de 1964 et de 1990 lors desquels le gouvernement était mis le dos au mur, comme le suggère le quotidien, mais il faut reconnaître que le contexte est différent. Cependant, les formations de l’opposition insistent pour aller de l’avant, programmant même des rencontres avec les centrales syndicales pour les jours à venir pour assurer un soutien populaire à leur initiative qu’elles veulent un «moment politique disruptif» et un événement démocratique marquant