Pacte national pour l’investissement: 550 milliards de dirhams en cinq ans, un objectif ambitieux et réalisable

Zakaria Firano, économiste, revient que le Pacte national pour l’investissement, annoncé par le roi Mohammed VI, dans son discours lors de l'ouverture de la session d'automne 2022 du Parlement. . Brahim Mousaaid / Le360

Le 16/10/2022 à 15h00

VidéoLe Pacte national pour l’investissement, lancé par le roi Mohammed VI dans son discours d’ouverture de la session d’automne du Parlement, vise à mobiliser une épargne nationale de 550 milliards de dirhams entre 2022 et 2026 et à insuffler une nouvelle dynamique économique.

«Le Souverain a lancé un appel au gouvernement et aux acteurs économiques en vue de mobiliser 550 milliards de dirhams d'investissements entre 2022 et 2026», a rappelé l’économiste Zakaria Firano dans un entretien avec Le360. Et d’expliquer que «l’origine de cette importante somme devrait provenir de l’épargne actuelle des ménages».

«Si on regarde aujourd’hui l’épargne des ménages, elle tourne aux alentours de 876 milliards de dirhams», a souligné l'économiste, ajoutant que «l’épargne orientée vers les bons de trésor se chiffrerait, à elle seule, à 530 milliards de dirhams. Cela veut dire, explique-t-il, que le pays possède une épargne qui lui permettrait de financer l’investissement; il faudrait juste trouver le cadre juridique institutionnel et les mécanismes pour rapprocher l’épargne de l’investissement».

Zakaria Firano estime que le chemin pour mobiliser cette épargne n’est pas long. «Atteindre le seuil de 550 milliards de dirhams d’investissement est un objectif réalisable». Selon lui, il faut juste trouver les mécanismes qui, parfois, sont uniquement d'ordre juridiques ou nécessitant quelques amendements qui font appel à une bonne gouvernance.

«Je pense que c’est la troisième fois que le Souverain évoque dans un discours la question de l’investissement. Cela veut dire qu’il s’agit d’un intérêt d’une très grande importance chez le Souverain car l’investissement est la seule arme que nous avons pour pouvoir changer notre économie marocaine», a ajouté ce professeur d’économie à la Faculté de Rabat-Agdal.

Dans cette logique, a poursuivi cet enseignant chercheur, l’objectif est également de «pouvoir attirer les investissements étrangers, résoudre le problème structurel de la balance des paiements et surtout, la balance commerciale, et également mettre en relief la valeur du Maroc en tant qu’un pays attractif à l’international». A cet égard, il a rappelé que le Roi a fait part, dans son discours de vendredi, de trois piliers fondamentaux, dont le premier est l’implication du secteur privé comme «le vrai moteur» de l’investissement, au lieu que celui-ci demeure tiré par la locomotive publique. «Dans les dix ans à venir, nous pensons que les 2/3 des investissements devront provenir du secteur privé», a conclu Zakaria Firano.

Dans son discours devant le Parlement, le vendredi 14 août 2022, faut-il le rappeler, le Roi a déclaré «qu’aujourd’hui, Nous misons sur l’investissement productif en tant que levier essentiel pour la relance de l’économie nationale et l’ancrage du Maroc dans les secteurs prometteurs». Pour atteindre les objectifs souhaités, le Roi a exhorté le gouvernement, en partenariat avec les secteurs privé et bancaire, à traduire leurs engagements respectifs dans un «Pacte National pour l’Investissement», notant que ce dispositif vise à mobiliser 550 milliards de dirhams d’investissements et à créer 500.000 emplois, au cours de la période 2022-2026. 

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 16/10/2022 à 15h00