Le gouvernement a consacré plusieurs dizaines de milliards de dirhams à la subvention de certains produits de base, à la lutte contre la cherté de la vie et l’aide aux entreprises publiques. Rien que pour l’année 2022, il a débloqué une rallonge totale de 40 milliards de dirhams au titre des subventions publiques. Dans un exercice de transparence, le ministre délégué au Budget, Fouzi Lekjaa, a exposé devant les membres de la deuxième Chambre le détail de l’affectation de ces subventions.
Ainsi, explique le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia dans son édition du week-end des 27 et 28 mai, face au renchérissement des cours des matières premières, le gouvernement est intervenu pour que l’effet de cette hausse soit moins ressenti par les citoyens. Pour cela, il a fallu intervenir à trois niveaux.
D’abord pour l’appui au pouvoir d’achat. A ce niveau, pas moins de 26 milliards de dirhams ont été injectés dans le budget de la Caisse de compensation. Avec la dotation initiale fixée dans le cadre de la Loi des finances, le budget total de la caisse a atteint 42 milliards de dirhams en 2022.
Sur ce budget, 11 milliards de dirhams ont été consacrés au soutien des prix du gaz butane. La subvention à l’import accordée au blé tendre a été de l’ordre de 9,3 milliards de dirhams, alors que pour maintenir inchangé le prix du sucre, le gouvernement a consenti une aide de 1,2 milliard de dirhams.
La subvention versée au professionnel du transport pour agir en amont sur les prix, a atteint 4,5 milliards de dirhams. Par ailleurs et à l’occasion de la rentrée scolaire, et pour ne pas grever davantage le budget des parents d’élèves, le gouvernement a accordé aux éditeurs une aide de 95 millions de dirhams pour maintenir inchangés les prix des manuels scolaires.
Le deuxième niveau d’intervention du gouvernement pour lutter contre l’inflation et stabiliser les prix est celui des établissements publics. Ainsi, ce sont pas moins de 7 milliards de dirhams qui ont été accordés aux entreprises publiques ayant connu des difficultés financières en raison du renchérissement, à l’international, des cours des matières premières. Le but étant évidemment de maintenir au même niveau les tarifs de leurs prestations.
Dans ce registre, 5 milliards de dirhams ont été consacrés à l’aide et à la restructuration de l’ONEE. C’est pour cela que le prix de l’électricité n’a pas augmenté. Deux milliards de dirhams ont été versés à la Caisse marocaine de retraite (CMR) pour permettre la résilience de ses finances.
En même temps, le gouvernement a débloqué deux milliards de dirhams pour régulariser la situation de pas moins de 85.000 fonctionnaires. Un montant identique a été accordé au secteur touristique afin de lui permettre de faire face aux retombées de la crise sanitaire. L’Exécutif a dépensé un milliard de dirhams pour prévenir la pénurie de l’eau potable.
Le troisième niveau d’intervention de l’Exécutif concerne le secteur agricole qui pâtit de quatre années de sécheresse consécutives. En ce sens, le gouvernement a consacré une enveloppe de 5 milliards de dirhams à la subvention des aliments du bétail et des volailles.
Il a également mis en place un programme de subvention des semences et un plan d’action pour renforcer les capacités de financement de crédit agricole, entre autres actions. Au total, une enveloppe de 10 milliards de dirhams a été consacrée au secteur agricole et au monde rural.