Et de deux ! Après la première manche des législatives du 20 décembre 2015, qui s’est soldée par une victoire serrée du Parti populaire, et la convocation par le roi Felipe VI de nouvelles élections législatives, les citoyens espagnols vont retrouver le chemin des urnes ce dimanche 26 juin. L’Espagne va-t-elle pouvoir surmonter cette fois le «blocage» politique dans lequel elle s’empêtre depuis début 2016, en raison de l’échec du parti vainqueur, PP de Mariano Rajoy, à obtenir une majorité absolue au Parlement pour constituer un gouvernement ? Ce parti conservateur, au pouvoir depuis 2011, va-t-il rempiler pour un nouveau mandat ? Sur quels autres partis pourrait-il s’appuyer pour former le prochain gouvernement ? Et qu’en disent les derniers sondages ?
Tout indique que le PP de Rajoy arrivera à nouveau en tête des élections, mais le problème est que ses cartes pour former un gouvernement risquent d’être brouillées encore une fois par l’alliance de deux partis d’extrême-gauche, Podemos de Pablo Iglesias et Izquierda Unida de Alberto Garzon, risquant de reléguer à la troisième position le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sanchez.
A toutes fins utiles, il faut noter que la majorité absolue requise pour la formation d’un gouvernement en Espagne exige l’obtention de 176 sièges, ce qui ne semble pas être la portée du Parti populaire même en cas d’alliance avec le parti de centre-droit Ciudadanos de Alberti Riviera. Seule issue possible: l’abstention du PSOE voter contre un gouvernement dirigé par le PP, ce qui n’est pas garanti pour le moment.
Par contre, une alliance du PSOE avec les partis montants d’extrême-gauche, Podemos et Izquierda Unida, pourrait aboutir à une majorité absolue et du coup permettre la formation d’un gouvernement. Mais là encore, ce scénario est à écarter, d’autant plus que le PSOE de Pedro Sanchez refuse de tendre la main à des partis d’extrême-gauche connus pour leur sympathie avec les partisans du séparatisme, catalans notamment, éventualité que le parti socialiste rejette catégoriquement.
Quels scénarios pour le Maroc ?C’est un secret de polichinelle: le parti montant de Pablo Iglesias s’est illustré, dès sa naissance en 2014 de l’étincelle du mouvement des «Indignés» (Indignados), par ses sorties hostiles contre le Maroc, et l’intégrité territoriale du royaume en particulier. Le chef de file de ce parti estampillé gauche radicale, Pablo Iglesias, n’a d’ailleurs pas fait mystère de sa sympathie pour les séparatistes du Polisario en s’engageant, publiquement, à reconnaître la «RASD», en cas de formation d’un gouvernement dirigé par son parti !
Une envolée romantique à mettre sur le compte des surenchères électoralistes de cette mouvance d’extrême-gauche, difficile, voire impossible à traduire en acte une fois au pouvoir. Il y a des intérêts espagnols avec le Maroc qu’aucun parti en Espagne, Podemos ou autre, ne peut sacrifier sur l’autel de l’utopisme d’une entité séparatiste en rupture de ban. Il n’est qu’à méditer sur l’expérience du PSOE pour se rendre compte que la position de ce parti a changé sur cette question dès qu’il a été mis à l’épreuve du pouvoir.
Mais le bon scénario pour le Maroc reste, du moins pour les cinq années à venir, un gouvernement dirigé par le Parti populaire (PP) et constitué du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et du parti de centre-droite «Ciudadanos».