Dans son édition du vendredi 5 mai, le quotidien arabophone Assabah, sous le titre «Le roi Mohammed VI rend justice à l’amazighité», revient sur la décision du Souverain, annoncée mercredi 3 mai, et consacrant le nouvel An amazigh, Yennayer, «jour férié national officiel payé», à l’instar du 1er Mouharram (Hégire) et du 1er janvier (calendrier grégorien).
Cette décision sera immédiatement exécutée, le temps que le chef du gouvernement prenne les dispositions nécessaires à sa mise en œuvre. Aziz Akhnanouch aura ainsi à ouvrir rapidement de larges consultations avec les différents acteurs politiques, les militants de l’amazighité et ceux de la société civile en vue de déterminer si Yennayer sera fêtée au Maroc le 12 ou le 13 janvier de chaque année. En effet, ces deux journées sont proches d’une autre fête nationale fériée, à savoir celle de la présentation du Manifeste de l’indépendance, célébrée le 11 janvier de chaque année.
Dans une déclaration au quotidien Assabah, Ahmed Assid, le très actif chercheur et militant amazigh, propose que Yennayer soit fêté le 13 janvier de chaque année comme cela se fait en Tunisie et en Libye, et non le 12 janvier comme l’a décidé l’Algérie sous Abdelaziz Bouteflika. Ahmed Assid a justifié sa proposition en expliquant que les fêtes du nouvel An amazigh durent traditionnellement trois jours, entre le 12 et le 14 janvier, avec une première journée dédiée aux préparatifs qui débutent entre les 13 et 14 janvier. Ces journées sont régulièrement accueillies au Maroc avec des célébrations culturelles, culinaires et vestimentaires puisées des profondeurs de l’histoire et de l’authenticité identitaire du Royaume.
Pour Ahmed Assid, ces célébrations seront féeriques l’année prochaine en hommage à «cette décision historique et sage» prise par le roi Mohammed VI. Une décision, dit-il, que les militants amazighs attendent depuis plusieurs années en vue de rendre justice à cet important pan civilisationnel du Maroc.
De leur côté, les partis politiques marocains ont immédiatement et unanimement salué la décision royale à travers des communiqués officiels, tout comme des centaines d’associations de la société civile, dont celles défendant l’amazighité.