Mohamed Bachir Rachdi: « l’impact de la lutte contre la corruption sur les citoyens reste très faible»

Mohamed Bachir Rachdi, président de l'INPPLC

Mohamed Bachir Rachdi, président de l'INPPLC . Le360

Revue de presseLe président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, (INPPLC) Mohamed Bachir Rachdi, a décoché plusieurs flèches à l’encontre du gouvernement. Il ainsi révélé qu’il n’avait reçu aucun texte relatif à l’enrichissement illicite. Une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 08/10/2024 à 21h58

Le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohamed Bachir Rachdi, a indiqué que le projet de loi relatif à l’enrichissement illicite était une législation structurée et un accès essentiel pour lutter contre la corruption. Il a souligné que cette instance avait reçu de la présidence du gouvernement des projets de textes relatifs au conflit d’intérêt, à la déclaration obligatoire du patrimoine et à la protection des fonctionnaires public d’actes de corruption, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 9 octobre.

En revanche, révèle Rachdi, l’INPPLC n’a reçu aucun texte concernant l’enrichissement illicite, comme ses membres le prévoyaient et le souhaitaient, sachant que cette loi est à même de contribuer à la réduction de la courbe de la corruption.

Le président de l’INPPLC intervenait lors d’une conférence de presse tenue le mardi 8 octobre, conférence au cours de laquelle il a présenté le rapport annuel de cette Instance. Il a ainsi déclaré que «l’INPPLC publierait un avis complétant celui qui a été émis précédemment concernant le projet de loi sur la procédure pénale et qu’il aborderait les différentes dispositions contenues dans ce projet tel qu’il a été transmis au Parlement».

Et Rachdi de préciser que la position de l’Instance est claire quant à son refus de «neutraliser» le rôle de la société civile dans la dénonciation de la corruption. «Il est nécessaire, ajoute le même intervenant, que les législations nationales soient compatibles avec les engagements internationaux du Maroc, ainsi qu’avec les accords onusiens, et que toutes les portes soient ouvertes à la société civile pour qu’elle puisse assumer son rôle dans la lutte contre la corruption».

Dans ce contexte, le président de l’INPPLC indique que «l’impact de la lutte contre la corruption sur les citoyens marocains est très faible et que le Maroc a perdu la dynamique nationale qu’il avait enregistrée en 2019 dans le domaine de la lutte contre ce fléau».

Et Rachdi d’ajouter que la dernière réunion de la commission nationale de lutte contre la corruption (CNAC) remonte au 15 février 2019. «Pourtant, le décret d’octobre 2017 relatif à la création de cette commission stipule dans son article 4 qu’elle doit se réunir deux fois par an au moins», conclut-il.

Par Hassan Benadad
Le 08/10/2024 à 21h58