Me Boussier: «Les accusations contre Hammouchi sont bidons»

Ralph Boussier, avocat du Maroc dans l'affaire du patron de la DGST, Abdellatif Hammouchi. 

Ralph Boussier, avocat du Maroc dans l'affaire du patron de la DGST, Abdellatif Hammouchi.  . dr

Revue de presseKiosque360. L’avocat du Maroc dans l’affaire du patron de la DGST, Ralph Boussier, infirme les allégations grotesques de Zakaria Moumni et quelques preux chevaliers du droit-de-l’hommisme selon lesquelles Abdellatif Hammouchi aurait fait l’objet d’une "dénonciation officielle". Les contre-vérités.

Le 30/05/2015 à 00h30

Sortie médiatique très édifiante dans l’affaire du Directeur général de la surveillance du territoire (DGST), Abdellatif Hammouchi. Celle que vient de faire Me Ralph Boussier, avocat du Maroc dans cette affaire, sur les colonnes de Maroc Hebdo (29 mai-4 juin). Dans une interview accordée au magazine marocain, Me Boussier tord le cou aux allégations mensongères, grotesques de surcroît, colportées par le champion du racket Zakaria Moumni et quelques ONG en panne de célébrité, prêtant faussement au Parquet de Paris une « dénonciation officielle » visant le patron de la DGST, Abdellatif Hammouchi.

A la question de savoir quelle interprétation il ferait de la «dénonciation officielle» transmise par le Parquet de Paris à la justice marocaine concernant des allégations de torture contre Abdellatif Hammouchi, Me Boussier répond, catégorique : «Il ne s’agit point de dénonciation officielle ». Autrement dit, si «dénonciation officielle » devait exister, c’est plutôt dans l’imagination débordante de ce champion du racket qu’est Zakaria Moumni, ainsi que quelques ONG qui recherchent à travers la défense de ce dernier de fausses gloires médiatiques. A toutes fins utiles, une précision de taille s’impose. «Après vérification, Maître Yves Repiquet et moi-même avons pris connaissance qu’il ne s’agit point d’une dénonciation officielle». «Ce n’est ni plus ni moins qu’une interprétation médiatisée des parties civiles dans cette affaire de la décision du Parquet de transférer le dossier au Maroc, étant donné que l’enquête en France n‘aboutira à rien de concret».

Le maître-chanteur Moumni et quelques ONG qui se découvrent cette étrange vocation de «justiciers» ont-ils voulu induire l’opinion publique en erreur ? Il n’y en a pas l’ombre d’un doute. La fin justifie les moyens. «Les parties civiles s’agitent beaucoup parce que, une fois encore, elles veulent aller contre le protocole additionnel, qui s’avère être une nécessité pour le bon ordre et le bon fonctionnement de l’entraide judiciaire entre les deux pays», certifie Me Boussier. « Cette procédure de simple transmission à l’autorité judiciaire marocaine est prévue par l’article 23 de la convention d’entraide judiciaire franco-marocaine actuellement en vigueur. Elle s’inscrit dans la recherche d’efficacité voulue par l’accord signé le 31 janvier 2015 par les deux ministres de la Justice français et marocain», précise encore Me Boussier.

Face à cette levée de boucliers droit-de-l’hommiste, surgit la question : Qu’est-ce qui les dérange à ce point dans le protocole additionnel de l’accord d’entraide judiciaire ? «Le protocole additionnel va permettre d’aller jusqu’au bout de toutes les procédures et transférer les dossiers au Maroc lorsque la procédure le nécessitera et vice-versa», explique Me Boussier. Or, c’est ce droit souverain du Maroc à juger ses citoyens sur son propre sol que ces ONG veulent contester sous le fallacieux prétexte que les conditions de procès équitables ne sont pas encore réunies. A moins que ces ONG se trompent d’époque, elles nient, du haut de leur négationnisme, les acquis toutefois indéniables accumulés par le royaume durant les vingt dernières années sur le chemin de l’édification de l’Etat de droit. «Le Maroc a ratifié le protocole additionnel à la convention de New-York contre la torture, qui prévoit, notamment, un mécanisme national indépendant pouvant organiser des visites inopinées des lieux de détention au profit des responsables de l’ONU. Bien peu d’Etats signataires de cette convention l’ont fait à ce jour. La France en fait partie», constate Me Boussier, faisant valoir que «le royaume figure parmi les pays les plus avancés dans ce domaine et c’est à juste titre que la France entend en demeurer un partenaire essentiel, notamment dans l’entraide judiciaire».

Vu sous cet angle, il n’y a en effet rien à dire. Seulement, une question : Mais de quoi se mêlent-ils, ces criminels de droit commun que sont Moumni (escroc attitré), Adil Lamtalsi (trafiquant de drogue) et Naâma Asfari (en détention à la prison Zaki pour complicité d’assassinat de 11 soldats marocains dans les tragiques événements de Gdim Izik, fin 2010) ? «L’agitation de M. Moumni a commencé en février 2014, au moment où le Maroc réussissait des actions au niveau de l’Afrique subsaharienne, à travers les voyages du roi Mohammed VI. M. Moumni a voulu allumer un contre-feu en s’attaquant à la DGST, une institution qui combat avec une rare efficacité le terrorisme et tous les actes visant à déstabiliser le royaume. C’est une action délibérée, un rideau de fumée, menée par Zakaria Moumni, Adil Lamtalsi et Naâma Asfari, ainsi que l’Association chrétienne de lutte contre la torture et la peine de mort (Acat) contre une institution efficace afin de dissimuler la réalité de leurs condamnations, car ils ont tous été définitivement condamnés pour des délits ou des crimes de droit commun », décrypte Me Boussier.

« Il n’y a aucune preuve pouvant laisser penser un seul instant que M. Hammouchi puisse être impliqué de près ou de loin dans des actes de torture », tranche Me Boussier, en se disant persuadé que affaire montée de toutes pièces «finira par un classement ou non-lieu puisqu’il n’y a rien qui fonde ces différentes actions» contre Hammouchi.

Reste maintenant à savoir quelle suite sera donnée à la plainte pour diffamation déposée par le ministère marocain de l’Intérieur auprès de la justice française contre Moumni, Lamtalsi, Asfari et Acat. « Pour la dénonciation calomnieuse, une plainte a été déposée au nom du ministère de l’Intérieur marocain, en mars 2014, contre Moumni, Lamtalsi, Asfari et l’Acat, nous avons communiqué un rapport d’expertise établi par un expert judiciaire auprès de la Cour d’Appel, qui a établi que ces photos de torture sont truquées », dévoile Me Boussier, ajoutant qu’une action en diffamation est engagée contre Moumni, cité à comparaître en juin 2015 devant la justice française.

Par Ziad Alami
Le 30/05/2015 à 00h30