Plusieurs anciens ministres, parlementaires et hauts responsables seraient impliqués dans des affaires d’appropriation et d’exploitation illégales du domaine maritime. C’est un rapport de la Cour des comptes qui a déjà mis à nu ces «affaires» illicites face auxquelles le gouvernement a promis de réagir avec fermeté, mais n’a pas jusqu’ici bougé le petit doigt.
Dans son édition du vendredi 10 juillet, le quotidien Al Massae rappelle que c’est une question orale au Parlement qui vient de remettre au goût du jour la scandaleuse occupation illégale du domaine maritime, particulièrement au niveau de la plage de Sehb Eddahab (Val d’or) à Al Harhoura et la plage Dahomey à Bouznika, considérée comme l’une des meilleures plages du Royaume.
Or cette dernière a été quasi complètement accaparée par les propriétaires des villas adjacentes. Généralement issus de la haute administration, ces propriétaires ont profité, au départ, d’une autorisation d’occupation provisoire d’un espace limité du domaine maritime. Finalement, cette autorisation provisoire a été transformée en occupation durable, qui plus est avec agrandissement jusqu’à plus de 128 fois des terrains sur lesquels sont bâties les villas, assorties de jardins privés édifiés sur le sable même de la plage Dohomey, sans oublier l’obstruction des passages menant à ce qui reste de cette plage.
Ainsi, le ministère de tutelle a été interpellé par les députés sur ces agissements, d’autant plus que ces immenses villas et jardins ne sont d’aucun effet bénéfique sur les caisses de la trésorerie générale, car relevant de l’illégalité totale. Le gouvernement a donc été appelé à régulariser au plus vite cette situation de non-droit, afin de libérer l’espace maritime au profit des citoyennes et citoyens de Bouznika, mais aussi de tous les estivants qui y convergent à partir d’autres régions du Royaume.
Al Massae rappelle que la Cour des comptes a pourtant déjà tiré la sonnette d’alarme en mettant à nu les affaires illicites qui ont non seulement phagocyté le domaine maritime attenant à certaines grandes villes du pays, mais qui ont également privé l’Etat d’énormes sommes d’argent, sachant que des dizaines de propriétaires de villas de luxe, illégalement bâties à Bouznika, ne payent aucun dirham à l’Etat.