Le souverain les a évoqués dans son dernier discours du Trône. Des partis de la majorité les ont identifiés et ont appelé à les combattre. Le plus grand péril pour le développement du pays et pour la promotion des investissements, avait souligné le souverain dans ce discours, réside dans les entraves dressées à dessein par certains pour préserver leurs propres intérêts et réaliser des profits personnels. Lors d’une journée d’information organisée, mardi dernir, par les groupes de la majorité à la première Chambre et consacrée au projet de loi-cadre portant charte de l’investissement, les députés se sont longuement attardés sur cette problématique. Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans sa livraison du jeudi 22 septembre, les députés ont pointé du doigt l’Administration et les responsables administratifs qui n'arrivent toujours pas à se défaire d’une mentalité de gestion dépassée. Les structures de l’administration, la bureaucratie en général et surtout les responsables des administrations publiques et les élus contribuent à l’entrave de l’investissement, comme l’a d’ailleurs souligné Mohamed Ghiyat, chef du groupe parlementaire du RNI. Pour le député, ce sont ces responsables et le genre de mentalité largement répandu chez eux qui font que l’investissement n’avance pas comme il faut, ajoutant que c’est ce genre de dysfonctionnements que le projet de loi-cadre portant charte de l’investissement vient aplanir. Dans ce sens, poursuit le chef du groupe parlementaire du RNI, le gouvernement a eu le courage, l’audace et l’intelligence de faire sortir ce texte au grand jour. Il dit espérer, par la même occasion, que ce projet de loi-cadre, une fois adopté, ne connaisse pas le sort du précédent qui a été gelé pendant 19 ans et qui a fait l’objet de 77 modifications avant que l’actuel gouvernement ne décide de le mettre en application. De son côté, le chef du groupe parlementaire du PAM, Ahmed Touizi, tout appuyant les déclarations de son collègue du RNI, a relevé que ce texte, une fois promulgué, permettra d’inverser la configuration des investissements pour passer, d’ici 2035, à une part de l’investissement public réduite au tiers alors que les deux tiers restants seront portés par le secteur privé. Le député, tout en passant en revue certaines dispositions de ce nouveau texte ainsi que les résultats escomptés de leur mise en œuvre, a estimé que la refonte du cadre légal ne suffit pas pour assurer le décollage de l’investissement. Selon le chef du groupe du PAM, il faut combattre, avec fermeté, les responsables qui entravent l’investissement et mettent les bâtons dans les roues aux investisseurs, pour qu’ils cessent de retarder le développement. Abondant dans le même sens, le chef du groupe de l’Istiqlal, Noureddine Modiane, a relevé, lui aussi, qu'il ne suffit pas de promulguer des lois, mais il faut aussi veiller à leur application et sévir contre les personnes qui entravent leur mise en œuvre.
Par Amyne Asmlal
Le 21/09/2022 à 21h17