Si les chefs des partis président de grands meetings en présence de leurs militants et des membres de leur coalition, la plupart des candidats font appel à des «salariés» pour les aider à mener leur campagne électorale. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 2 septembre, que ces intérimaires considèrent les élections comme un travail saisonnier qui leur permet de gagner un revenu journalier variant entre 200 et 300 dirhams. Leur tâche se limite à distribuer les tracts et les programmes électoraux, tout en informant les citoyens de la manière dont se déroulent les trois scrutins législatif, régional et communal.
La plupart de ces intérimaires affirment que la relation qui les lie à ces formations politiques se limite à une journée de travail rémunérée. Les intérimaires assistent, chaque jour, à un briefing effectué par le directeur de la campagne qui explique à chaque groupe le plan du parcours à accomplir durant la journée. Chaque groupe est constitué de 10 personnes et est dirigé par un militant chargé de contrôler le travail des intérimaires et d’intervenir pour expliquer le référentiel du parti. Autant dire que les journaliers de la campagne électorale ignorent tout du parti dont ils vantent les couleurs, y compris les noms de ses dirigeants.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia cite l’un des candidats qui explique que le recours à ces journaliers dépend du nombre de membres et de militants de chaque parti et de chaque candidat. Il est normal, dit-il, qu'un parti qui ne remplit pas sa mission d’encadrement et de formation au sein de la société se retrouve en manque de militants pour mener la campagne électorale. Ses dirigeants sont donc contraints de faire appel à des intérimaires pour distribuer des tracts électoraux, moyennant un revenu forfaitaire.
Certains partis tentent de fidéliser ces travailleurs occasionnels pour qu’ils votent pour eux en les poussant, au préalable, à s’inscrire sur les listes électorales. Mais cette fidélité demeure très limitée car il arrive parfois que les membres d’une même famille travaillent pour quatre ou cinq partis différents, plus séduits par le "salaire" journalier que par la réussite de la formation pour laquelle ils font campagne.
