Les confessions de Moulay Ismaïl Alaoui. Ep4: «Youssoufi, l’Alternance et moi»

Le 14/04/2023 à 21h08

VidéoMoulay Ismaïl Alaoui est l’un des témoins privilégiés de l’histoire contemporaine du Maroc. Ancien secrétaire général du PPS et ex-ministre au sein du gouvernement Youssoufi, il a accepté de partager avec nous quelques moments clés de son long cheminement politique. Dans ce 4ème et dernier épisode, il revient sur son expérience au sein du gouvernement d’Alternance.

Dans ce 4ème épisode, Moulay Ismaïl Alaoui revient sur son expérience au sein du gouvernement de Abderrahman Youssoufi, installé par feu Hassan II en avril 1998.

«Il s’agissait d’un moment décisif dans la vie de la Nation», affirme l’ex-SG du Parti du progrès et du socialisme (PPS). Et il a, avec le recul, raison d’en parler en ces termes: l’ancien monarque a initié une sorte de réconciliation nationale et appelé ses anciens opposants de gauche à co-diriger le pays. Trois ans plus tard, il est décédé pour que s’ouvre une nouvelle ère sous la conduite du roi Mohammed VI.

Que retient-il de cette expérience en tant que ministre de l’Education nationale? «En fait, il s’agissait d’un département éclaté avec 4 ministres. Je m’occupais du primaire, Abdellah Saâf du secondaire, Zerouali de l’enseignement supérieur et Omar Fassi de la recherche scientifique et cela faisait beaucoup», se souvient Moulay Ismaïl Alaoui.

Très peu porté, en tant que personne, sur les tensions et les confrontations, il affirme qu’il n’y avait pas eu de clashs entre les composantes de la formation gouvernementale (six partis au total).

«On n’avait pas besoin de tensions entre les partis de la Koutla (USFP, Istiqlal et PPS, ndlr) et ceux dits de l’administration (MP, RNI et UC, ndlr)», ajoute notre invité. Mais il rappelle quand même des situations un peu surréaliste pour un pays qui essayait de sortir la tête de l’eau.

Ainsi, au moment où feu Hassan II avait ordonné de mettre le paquet sur l’alphabétisation, tout le monde voulait accaparer ce chantier et cela avait donné lieu à une guerre de prérogatives entre plusieurs départements ministériels.

«Moi, je n’avais aucun souci sauf celui de contribuer à éradiquer ce phénomène (l’analphabétisme, ndlr) qui faisait tâche dans notre société», commente Moulay Ismaïl Alaoui.

Et au ministère de l’Agriculture? Notre invité devait s’y sentir comme un poisson dans l’eau lui qui est un grand spécialiste du monde rural. Mais ce n’était visiblement pas le cas et dès le début.

«La passation de pouvoirs avec mon prédécesseur a pris le temps d’une cérémonie de thé et des gâteaux servis aux collaborateurs du ministère. Pour moi, il faut que le nouveau ministre et son prédécesseur passent plusieurs jours ensemble, voire toute une semaine, pour mettre les choses au point et échanger», explique l’ex-ministre de l’Agriculture.

Moulay Ismaïl Alaoui a cédé le poste de secrétaire général du PPS à Nabil Benabdallah, le 3 mai 2010.

Par Fatima El Karzabi, Adil Gadrouz et Said Bouchrit
Le 14/04/2023 à 21h08