Législatives espagnoles: le Maroc dans les programmes et les campagnes des partis

DR

Revue de presseKiosque360. Les relations avec le Maroc et la question du Sahara occupent une place importante dans les débats politiques espagnols. Si la plupart des partis tiennent à garder de bonnes relations avec le Maroc, certains jouent sur la fibre populiste, le temps d’une campagne.

Le 15/06/2016 à 21h30

Le Maroc est de nouveau très présent dans les programmes politiques et les campagnes électorales des partis politiques espagnols pour les élections législatives du 26 juin. Ainsi, rapporte le quotidien Akhbar al Yaoum dans son édition du jeudi 16 juin, les principaux partis politiques en lice pour ce scrutin s’intéressent particulièrement à la question du Sahara. Leurs positions respectives sont pour le moins contradictoires mais restent néanmoins, à quelques exceptions près, globalement cohérentes avec la politique de l’Etat. Laquelle politique a toujours veillé à rester en bons termes avec le Maroc, quel que soit le parti au pouvoir.

Cependant, la position du jeune parti Podemos, né des suites des manifestations populaires (Printemps démocratique espagnol) du mai 2011, suscite une certaine inquiétude. Non seulement parce que ce parti, devenu la troisième force politique, est donné favorable à ces élections, mais parce que ses positons restent extrémistes par rapport au reste de la classe politique espagnole. Podemos promet, en effet, en cas de victoire électorale, de maintenir son engagement en faveur de l’«autodétermination du Sahara», de même qu’il s’engage à accorder la nationalité espagnole à tous les Sahraouis résidant en Espagne. L'unee de ses antennes locales, aux Iles canaries, propose même de reconnaître la fantomatique RASD au cas où ce parti accèderait au pouvoir.

Pour le reste, le président du gouvernement sortant, Mariano Rajoy, a insisté, lors d’une confrontation télévisée avec le chef de file du PSOE, Pedro Sanchez, le leader de Podemos, Pablo Iglesias, et le patron du parti Ciudadanos, Albert Rivera, sur la nécessité de garder de bonnes relations avec le Maroc. Le programme électoral du Parti populaire (PP) adopte par ailleurs une position modérée. Pour ce parti, la question du Sahara doit être résolue au sein des instances onusiennes.

Le PSOE s’en remet de même à l’ONU pour la résolution de conflit. Il précise toutefois, que l’intégration et le développement du Maghreb passe par la résolution de cette question. Le PSOE, pour rester cohérent avec les principes et idéaux de la gauche, s’engage néanmoins à suivre de près la situation des Droits de l’Homme dans la région du Sahara.

Le dernier parti, Ciudadanos, parti du centre-droit, n’évoque pas expressément la question du Sahara mais, tout comme au sein du PP, ses dirigeants appellent, dans leurs déclarations publiques, à garder de bonnes relations avec le Maroc, tout en soutenant une solution équitable, qui satisfasse toutes les parties à la question du Sahara.

Par Amyne Asmlal
Le 15/06/2016 à 21h30